samedi 21 novembre 2015

24 - Farrah Fawcett, l'amie des mollusques

Sa chevelure aux boucles incendiées couleur de Lune cascadait sur ses épaules comme des flots de miel s’écoulant d’une pyramide égyptienne.

Elle était inhumainement séduisante, cette abeille de l’Amérique à l’aiguillon inoculant de l’azur...

C’était un fantôme descendu des nuages, un spectre solaire, une pluie mêlée de rêve qui arrosa les jardins aériens d’un siècle lourd et criard.

Ses yeux étaient les yeux d’une femme, mais aussi des vapeurs d’éther dans des grands déserts de sable, des chants sacrés autour des pesanteurs du quotidien, des envolées sidérales derrière le mur des apparences et finalement des promesses de galaxies sous les asticots.

Moi, j’ai été transfiguré par ce feu esthétique purifiant.

Y aurait-il en ce bas-monde des êtres dont la mission serait de faire éclore le papillon chez les larves que nous sommes ?

Pourquoi pas ?

La beauté est, selon moi, une flamme qui éclaire les âmes sombres, éveille les consciences à l’infini, attire à elle les intelligences en devenir et réchauffe même les cailloux...

La vue de Farrah Fawcett rend la vie acide et verte, jaune et piquante, elle confère aux autruches gloire et dignité, place les potirons en orbite autour de leurs pépins et fait mûrir les blés sur Mars au mois d’avril.

Bref, la tête de Farrah Fawcett était une fête en soi. Pas une farce molle mais une face forte qui, en bavant de la lumière de son vivant, continue aujourd’hui de faire briller les limaces.

VOIR LES DEUX VIDEOS :

https://www.youtube.com/watch?v=LU4nLRWzCos

http://www.dailymotion.com/video/x3q2b41

dimanche 11 octobre 2015

23 - Farrah Fawcett, l'obsession izarrienne

Maître, j’ose frapper à votre porte d’esthète et de particulé afin de mettre à l’épreuve votre inspiration littéraire sur un sujet éternel. Quoi de plus essentiel, en effet, que la beauté magnétique de la jeune Farrah Fawcett ? A vos yeux en tout cas. Oublions ces fadaises que sont les clichés littéraires pour aborder les côtes idéales de la Poésie. Je vous propose de nous éloigner du plancher des vaches, de prendre une direction aussi radicale que verticale : celles des étoiles précisément. Imaginons que vous ayez été le contemporain de la jeune texane, qu'elle ait été européenne et qu'elle ait pu vous rencontrer.

1 - Avez-vous jamais pensé à créer un texte non pas SUR Farrah Fawcett, mais POUR Farrah Fawcett...

Je n’ai pas pour habitude, ni même l’extravagance, d’adresser des courriers aux bécasses. Farrah fawcett en tant que femelle cervelle ne m’intéresse guère.

2 - Dites-nous, Maître, quel serait l'endroit idéal où vous donneriez un rendez-vous à la belle Farrah ?

Sur la Lune, sans hésitation. C’est à dire à la fois loin du sol terrestre et très proche de mes aspirations intimes, poétiques, spirituelles. Dans un endroit sans atmosphère, à la pesanteur allégée, et au paysage nivéen, autant dire dans un monde de pur esprit. 

3 - Si des lèvres de la vénuste incarnation vous aviez entendu un "Je vous aime, Maître”, qu'auriez-vous répondu ?

J’aurais répondu que ces mots à la portée de la première dinde venue sont loin de me suffire pour me convaincre, qu’il faut me mériter, et âprement encore. Un astre de mon envergure ne se conquiert pas avec des vapeurs d’eau de rose mais avec des ondes plus capiteuses. Des flots de vinaigre sincères et quelques ronces tout aussi franches valent mieux qu’un nuage de doux sentiments quasi inodore.

4 - Mes questions ont pour but d’exciter vos rêves et ceux de vos lecteurs... Alors, pouvez-vous imaginer la pire plaisanterie que vous auriez-pu faire à Madame Fawcett ? La plus amusante cruauté à lui adresser ?

Simplement lui dire la vérité. Ce serait cruel mais pas drôle : juste faire un constat des choses à propos de sa tare consistant en sa culture yankee. Etre née dans ce pays de la super-puissance du mauvais goût, cela laisse inévitablement des traces inesthétiques sur sa vie. La pire plaisanterie à lui faire ? La meilleure en réalité, un enchantement pédagogique : changer cette pure américaine en authentique française. Transformer le coca-cola en vin. Remplacer le soda de ses veines par le sang de nos vignes. Faire de cette blonde texane une évanescente chartraine, une pétillante champenoise ou une bourgeoise bordelaise. Avec dans ses semelles une bonne tranche de camembert bien de chez nous !

5 - Puisqu'on est déjà là, pensez-vous que ce serait un blasphème de faire pleurer la beauté pure ?

La beauté est un cadeau de grand prix, qui elle aussi se mérite. Le vrai outrage serait de faire rire la laideur aux dépens de la majesté. Le singe peut bien s’étourdir de ses propres grimaces, mais qu’il le fasse seul ! Il faut se hâter d’honorer la splendeur avant que la perfide, populiste, usurpatrice disgrâce ne lui conteste ses droits naturels. L’épine a ceci de supérieur à la fleur, c’est qu’elle nous laisse des marques impérissables. Un baiser douloureux s’oublie moins vite qu’une caresse insipide. Ce ne serait donc pas une offense de faire pleurer la beauté pure mais au contraire une nécessité, un aiguillon salutaire, une manière de lui rendre hommage en lui rappelant son statut infiniment élevé. Ce qui fait également la valeur du diamant, c’est sa taille, c’est à dire son “écorchage” sous les doigts de l’orfèvre. Le rire est la consolation de la laideur, les larmes les joyaux graves de la beauté. L’un est une misère, les autres une richesse. Si la laideur mérite la dérision et l’accepte avec tant de coeur, la beauté quant à elle ne souffre que l’exigence. Les sommets, c’est un vertige solennel. Non un amusement pour pitres.

6 - On sait tous que l'amour est indéfinissable, qu'il a un aspect terrestre comme un autre. Mais encore plus important, des hauteurs célestes. Est-ce que votre amour onirique pour Farrah Fawcett atteint quelque dimension spirituelle ?

Mon intérêt pour cette défunte qui fut vivante à la face éclatante est purement esthétique, poétique, onirique, mais précisément parce qu’il est tout cela, il rejoint en effet la réalité spirituelle, qui est une réalité suprême. Vous parlez d’amour, je parle de raison.

7 - Nul n’ignore que vous êtes l’idole des femmes intelligentes, aux allures plus ou moins flatteuses. Ces prétendantes plus ou moins glorieusement incarnées auraient-elles, selon vous, des raisons d’être jalouses de leur rivale ?

Certainement, dans la mesure où toutes mes forces izarriennes sont tendues vers cet astre majeur.

8 - Maître, on sait que vous associez la beauté rayonnante de la jeune Farrah à l'image de la Beauté absolue. Comment fut-il possible que les brumes de son intelligence ne ternissent pas l’éclat de son visage ? 

La neige, quand elle est vraiment très froide ne brûle plus, elle éblouit. On se réchauffe alors à sa seule lumière qui remplit tout l’espace. La beauté transcende l’intelligence, elle est Intelligence elle-même, à l’image du Cosmos. La beauté est une forme d’intelligence, la plus subtile me semble-t-il.

9 - Ne pensez-vous que c'est un peu facile d'associer la perfection divine à un simple visage ? Ce serait même puéril. Associer les yeux bleus au ciel, les dents blanches à la lumière, les cheveux blonds aux rayons de la Lune... Ne craignez-vous pas le ridicule de ces associations ?

Toute vérité est, par nature, éternelle, universelle, constante. Savoir s’émerveiller des choses les plus évidentes aux apparences si flagrantes, et qui semblent banales, c’est une capacité rare de nos jours qui signe l’intégrité, l’authenticité, l’innocence préservées de certaines âmes. Retrouver et savourer les parfums originels de la Création, voilà le vrai défi de notre monde anesthésié par le superflu. Les stimulations artificielles du matérialisme exacerbé et les miasmes plombés de la culture tarabiscotée, pour ne pas dire déviante, ont étouffé chez bien des êtres leur sens spirituel le plus élémentaire.

10 - Parmi les grands peintres il n'y a que le grand Andrei Rubliov ayant osé "peindre" l'esprit divin dans l'icône de la Sainte Trinité et là, il L'a rendu jumeau du Père et du Fils à travers la couleur verte, lunaire de son vêtement. Peut-on, donc, s'aventurer jusqu’à penser que les traits de Farrah Fawcett étaient une icône de l'Esprit ?

Oui. Totalement, définitivement. Un visage humain a de toute façon plus de poids que toutes les icônes créées. Surtout les plus flatteurs comme celui de Farrah Fawcett, abstraction faite, bien évidemment, des scories esthétiques de sa culture américaine, je veux parler de certaines de ses toilettes, discutables.

11 - Associez-vous le visage de Farrah Fawcett plutôt à l'Esprit Divin, aux anges, ou bien à une païenne Vénus ?

Je l’associe aux galaxies. C’est à dire à l’Univers comme aux méduses, aux coquillages ou au sable, donc à l’Esprit Divin.

12 - Les mauvaises langues diraient que votre échelle des valeurs est bien légère... Cette manière de mettre le visage fawcettien sur le piédestal de vos rêves spirituels, (et pas celui de Mère Thérèsa ou du Pape Jean-Paul II) ce n’est pas un peu faible ?

La beauté sensible, c’est aussi la manifestation de la gloire divine.

13 - A propos de système de valeurs, l’essentiel pour vous c’est la BEAUTÉ ou la BONTÉ ?

Ces deux choses ne sont-elles pas naturellement indissociables ? C’est certes facile et dérisoire que de l’affirmer mais il serait en même temps assez vain de chercher à démontrer ceci et son contraire.

Je vous remercie, cher Maître, pour vos réponses inspirées. J’espère avoir pu faire découvrir aux lecteurs, les flammes de votre esprit, à travers notre discussion sur la beauté de Farrah Fawcett.

vendredi 21 août 2015

22 - Neuf questions à propos de Farrah Fawcett

UNE JOURNALISTE ME POSE NEUF QUESTIONS Á PROPOS DE FARRAH FAWCETT

1. Ces derniers temps vous faites silence sur Farrah Fawcett, Monsieur de Izarra. Ni de vidéos, ni de texte sur la belle blonde. Plus aucune vagues sur la toile. La raison de ce silence? Vers où vont vos rêves fawcetiens?

Je crains de lasser mon lectorat avec cette obsession esthétique qui ne hante que mon âme, après tout. A travers vingt-et-un textes évoquant la beauté, la déchéance et la mort de Farrah Fawcett je pense avoir fait le tour de cet astre tout en restant pertinemment dans l’universel. Persister et approfondir de manière plus intime serait donner une tournure purement égotique à cette affaire et donc offrir aux autres un mets aussi soporifique qu’indigeste. Je me mets simplement à la place de ceux qui me lisent et je comprends leur éventuelle lassitude à ce propos. Vers où vont mes rêves fawcettiens me demandez-vous ? C’est certes fort pompeux de le dire, mais mes rêves fawcettiens vont vers l’infini.

2. Si vous aviez pu proposer à Farrah Fawcett d’entreprendre quelque chose ensemble, cela aurait été quelle activité ?

J’aurais aimé lui faire lire mes meilleurs textes devant ma caméra.

3. Si on prend en considération les rôles de femmes abusées joués par la magnétique texane, croyez-vous qu'il y avait un cote masochiste réel dans sa personnalité ? Pensez-vous que les femmes on en général ce cote soumis?

En effet cette médiocre comédienne a tenu des rôles notables de femmes battues. A la lumière de ces rôles interprétés avec tant de zèle et de maladresse mêlés, il est pertinent de se demander si elle n’y avait pas en elle ce fond de femme traditionnelle, c’est à dire de maîtresse des casseroles et docile épouse heureuse de son sort... Moi je pense que oui. Oui encore, je pense que toutes les femmes normalement constituées sont nécessairement soumises. C’est dans leur nature. C’est la mauvaise éducation féministe qui les dénature.

4. Pourquoi n’aviez-vous jamais rien écrit sur Farrah Fawcett avant son trépas le 25 juin 2009 ?

La mort lève bien des voiles savez-vous... L’ouverture des tombeaux incite à l’ouverture des âmes.

5. Le visage de la rayonnante américaine serait-il le symbole sensible, perceptible de la lumière qui vous habite ?

Je dirais plus précisément que c’est un phare qui aide à l’élévation, une direction éclatante vers laquelle aspire toute créature honnête, idéaliste, éprise d’immensités. Ou pour prendre une autre image, un soleil qui arrose les bourgeons de sa lumière pour les aider à fleurir.

6. En admettant que l'attention que vous lui portez soit parmi les plus beaux hommages qu'on puisse lui rendre. Quel serait, d’après vous, la pire des offenses a sa beauté ?

Le pire outrage fait à sa vénusté, c’est le temps qui l’a commis. Le temps et sa propre bêtise consistant à faire appel au scalpel du chirurgien dés les premières rides. En ce cas l’entreprise d’embellissement, ou pour être plus exact, de tentative de rétention de la vieillesse, c’est à dire de tentative de contrer son naturel enlaidissement, est un second outrage, fait à l’intelligence cette fois. Farrah Fawcett aurait pu se contenter d’être une fleur fanée, au lieu de cela elle fut une vieille herbe artificielle, un chrysanthème confectionné avec des restes de roses en toc, bref un pur produit de la société américaine superficielle, une sorte de poupée affreuse issue de Hollywood.

7. Dans une interview antérieure, (Interview-vérité) on vous pose avec insistance une question sur un certain rapport entre Farrah Fawcett et la Roumanie. Il y en aurait-il, oui ou non ?

Oui et non. En fait ce sont des arabesques mentales sans consistance, des jeux de contrastes sans grande conséquence et sans intérêt pour les autres je crois. Farrah Fawcett est une galaxie, la Roumanie est un détail, une péripétie mineure, une périphérie sombre et rocailleuse de mon être qui heureusement est plus vaste que ces terres obscures où fermentent des vins certes précieux mais encore prisonniers de leurs grossières, lourdes, épaisses, laides barriques.

8. Au début  de notre entretien je vous demandais vers où vont vos rêves à propos de cette créature. Je vous demande, à présent, s’il est légitime que le public en sache beaucoup plus ? Croyez-vous que les gens qui vous lisent et vous admirent -ou qui vous détestent- ont le droit de déchirer, peu a peu, ce rideau de mystère dissimulant votre château intérieur ?

Légitime je ne sais pas mais peu intéressé, certainement. Je ne souhaite vraiment pas alourdir ma plume et faire bouffer des enclumes à mes lecteurs avec ces genres de considérations essentiellement potagères. Que chacun laisse pousser les légumes de son jardin sans se croire obligé de devoir informer ses voisins jardiniers de ce miracle quotidien dont ils sont eux-mêmes les témoins dans leur propre propriété.

9. Vous qui avez écrit des lettres d'amour à votre voisine Coralie, n’avez-vous jamais songé a écrire une lettre d'amour à Farrah Fawcett ?

On n’écrit des lettres d’amour qu’à des destinataires en vie, accessibles, proches, et pour dire la vérité, banals. Une lettre d’amour se doit d’être crédible sinon elle est ridicule. Ecrire à Farrah Fawcett équivaudrait à mes yeux à écrire à la Lune. C’est dire que mes textes sur Farrah Fawcett sont avant tout des textes poétiques, au sens large et parfois élevé du terme, même si certains sont teintés de férocité ou saupoudrés de poivre noir. La femme qu’elle fut n’est que l’aspect éphémère et vulgaire de sa réalité terrestre. De cette filante image passée dans notre monde je retiens surtout sa persistante lumière : je ne peuple mes profondeurs que d’hôtes célestes.

http://izarralune.blogspot.fr/2015/08/1128-neuf-questions-propos-de-farrah.html

mercredi 1 juillet 2015

21 - Farrah Fawcett : trempette dans la mort

J’ai vu sur son visage une virginale écume, des horizons mystiques, des clartés galactiques et des flammes douces comme l’orage.

Sa bouche était un feu sage, ses joues des glaciers, ses yeux deux rêves incarnés dans deux orbites.

Son sourire c’était de la neige, son front de l’azur, son regard une onde. Et ses larmes, c’était encore de la lumière.

Caressante et carnassière, entre ange et méduse, ailée tout en ayant les pieds bien plantés sur le sol américain, elle rayonnait du haut du chef jusqu’au bas du col. Mais guère plus. Le reste étant osseux, squeletique, anguleux, humain.

Qu’importe ! L’éclat de cette tête de fée relevait du cosmique.

Avec cette sève Lactée dans le sang, cet océan de chasteté sur la peau et ces cratères de Lune dans la chevelure, j’imagine qu’elle devait chier des nébuleuses !

Farrah fawcett vivante me faisait crever de soif, morte me donne le vertige.

Vive, elle m’incitait à l’irréel. Endormie dans sa tombe, elle me chasse de mon sommeil en brisant mes chimères. Et je la vois telle qu’elle est : onirique même réduite en poussière.

Sous le soleil ou sous la terre, celle qui fut idéale est restée une inextinguible conception parce que gravée dans mon âme, c'est-à-dire dans le Ciel.

Un aimant pulvérisé conserve ses effets, un œuf écrasé n’élimine en rien le principe de rotondité et le soir n’empêche pas l’aube. La beauté est comme un magnétisme, une irradiation : elle survit aux changements des formes et demeure dans l’éther, invisible mais intacte parmi les gloires de la Création.

Elle flotte dans l’air comme un poème, éternellement après le silence de la lyre.

Enregistrée pour l’éternité dans la mémoire de l’Univers.

mercredi 27 mai 2015

20 - Farrah Fawcett, filament au firmament

Elle est morte, la belle incarnée aux yeux plein d’azur et à la chevelure solaire. Elle a été rongée par le néant, celle qui respirait l’air de notre Terre avec des sourires éclatants.

Elle est dans le tombeau, l’icône chaleureuse. Elle est devenue charogne, la crinière d’or.

Dévorée par le sort, avalée par le temps, digérée par le cimetière.

Et il fait désormais la grimace dans le caveau, son visage d’ange. Hier adorable, à présent déplorable.

Il dort pour l’éternité, ce cadavre d’os et de dents que nous prenions pour un élixir de jouvence, une eau pure, un rayon de lumière, avant sa chute sous la stèle. C‘est que, éblouis par cet astre de chair, nous en oubliions son extrême fragilité, sa pourriture future.

Sa beauté était une fumée électrisante et nos âmes s’électrocutaient contre cette image. Sa face reflétait une certaine idée que l’on se fait du Ciel. Nous nous en enivrions jusqu’à croire à la permanence de ce mirage. Nous étions sous l’effet d’un stupéfiant esthétique. Et puis les jours, le quotidien, la vie qui passe ont fini par éteindre, ensevelir et désagréger ce soleil. 

Cette Vénus à la mâchoire martiale, née -comme toutes les statues- pour l’immortalité, est cependant passée de l’onde à la cendre, de la flamme à la poussière, de l’atome à la tombe.

Mais en réalité, son cercueil tout juste refermé, sa fosse à peine ouverte, elle commençait son entrée dans le grand cycle cosmique. Intemporellement, objectivement, concrètement. Hors de nos humaines vues qui, tant à l’échelle atomique que sidérale, sont fort brèves.

Ce qui explique que ce n’est pas dans les chimères de mes rêves que je la revois mais, au coeur de mes nuits, en pleine insomnie et en toute lucidité, à travers les lointaines étoiles.

VOIR LA VIDEO :