mardi 12 décembre 2017

31 - Un esprit curieux m'interroge sur Farrah Fawcett

Bonjour, cher maître. Je tente encore de sonder les profondeurs inexpliquées de votre obsession fawcettienne. Vous avez le don de tisser l’énigme avec le fil de la lumière et non de l’ombre et c’est toujours un plaisir de vous interviewer.

1. Quel est le rapport entre le mystère astral qui vous entoure et celui des rayons fawcettiens émanant de votre plume ?

L’un est tout de plume et de Lune mêlées, l’autre -aussi léger et étincelant-, tout de flamme et d’azur, je vous assure ! Le premier n’a rien d’escargotique, le second est un principe anti-casserole. Moi je décolle de terre. Elle, elle s’envole dans l’éther. Vous voyez, les mot dits comme les non dits se rejoignent dans les sommets, il suffit d’un peu d’air et de quelques ailes... Entre l’R et les L, il y a le O. Le haut je veux dire.

2. Vous comparez souvent la beauté de cette actrice médiocre à celle des anges. N’est-ce pas là une sorte de blasphème, sachant que la grâce des anges est toute spirituelle ?

On ne blasphème jamais lorsqu’on évoque les reflets célestes qui s’impriment ici-bas sur les choses et les êtres. Bien au contraire, reconnaître l’ange à travers la créature, la rose ou le caillou, c’est glorifier Dieu qui ne fait rien de laid et tout de merveilleux. A divers degrés, il est vrai car enfin dans toute la Création il n’y a qu’une seule Farrah Fawcett et bien des diamants beaucoup plus ternes... Mais ça, c’est la loi de l’inégalité universelle ! Il faut une hiérarchie, en effet, entre la pierre et l’astre, la vermine et le lion, la boue et le cristal. Mais aussi des différences entre chaque branche d’un même arbre.

3. Associez vous cette idée de splendeur relative à Farrah Fawcett à votre enfance ou à votre fin de vie ? Aube pure ou crépuscule radieux ?

Le papillon est éphémère mais devient éternel en volant dans la lumière car c’est dans ce bref moment qu’il crée sa légende. Le baptême de l’air éveille les consciences qui prennent de la hauteur sur le monde. Farrah Fawcett, c’est la chair intemporelle, l’image qui brille hors du cadre, la matière lumineuse, les traits façonnés par l’esthétique infinie. “Traits façonnés par l’esthétique infinie”, cela ne veut pas dire grand-chose je vous l’accorde, c'est pourtant l’idée la plus juste, quoique saugrenue, qui me vient à l’esprit pour répondre à votre troisième question...

4. Parfois ridiculement coiffée, fichtrement parée à l’américaine, la belle texane ne fut jamais vulgaire cependant. Cette fleur qui demeura intacte à travers toilettes infâmes et modes douteuses, selon vous, elle le dut à l’éclat de sa face ou de son esprit ?

La tête ici n’a rien à voir avec la face de Farrah Fawcett qui était fort commune quant à ce que reflétait son front... Les trésors du Cosmos qu’elle incarna si bien ne sont toutefois pas les richesses de la glaise. Les feuilles vives ne sont pas les racines pensantes. Comme la rose irresponsable de son attrait, elle s’est contentée de naître. Mais je ne lui demande pas plus que cela car cela suffit à mon extase.

5. Si de Farrah Fawcett émanait un principe ce serait, d’après vous, un principe de vie, d’amour, de beauté, d’éternité ?

De Poésie, c’est à dire exactement de vie, d’amour, de beauté, d’éternité, et beaucoup plus encore. Autrement dit de Poésie cosmique. Entre asticot universel et galaxie immortelle, depuis la poussière transcendante jusqu’à l’espace intérieur, de la soupière au Soleil.

6. Cherchez-vous cet aspect fawcettien dans les êtres qui vous entourent ?

On ne cherche nulle part ailleurs que dans l’unique ce que l’on sait unique. Ce qui fait le prix de ce bijou taillé aux facettes typiques, c’est précisément son caractère irremplaçable, non reproductible. La Création est composée d’éléments, d’êtres aux formes multiples et variées à l’infini. Même ce qui se ressemble n’est jamais égal à son semblable, à l’image des grains  de sable, des brins d’herbe ou des nuages : sculptés à chaque fois en un seul exemplaire chacun et sans cesse changeants. Rien ne se copie dans les flocons de neige, les forêts humaines, les champs d’étoiles, bien que tout porte les mêmes traits, les mêmes formes, les mêmes couleurs. Tout ce qui est pareil à l’autre est cependant exclusif. C’est aussi cela l’incroyable inventivité du monde, et c’est un miracle à chaque particule, à chaque visage, à chaque planète.

7. Quelle est la première chose que vous associez à Farrah Fawcett ?

Tantôt le fait, en ce qui la concerne, de ne pas déféquer, d’échapper aux lourdeurs intestinales, tantôt aux cimes enneigées des montagnes qui le jour se gorgeraient de ciel bleu et la nuit seraient amoureuses de la Lune... En effet j’ai beaucoup de peine à me figurer Farrah fawcett en train de chier ! Pire : être victime d’une chiasse carabinée... Par conséquent je me la représente systématiquement dépourvue de fonctions excrémentielles, magiquement délestée de ce poids inesthétique. Il m’est aisé, par contre, de la concevoir en des termes plus parfumés, plus glacés, plus aériens.

8. Jusqu’où allez-vous nous emmener, emporté par les ailes de ce corbeau en or nommé Farrah Fawcett ?

Sur les rivages de l’infini, au bord de la mer cosmique, au pied de l’Univers, à la porte de l’éternité. Bref, au centre du Beau, au fond du mystère, au coeur de la Poésie.

9. A quelles vertus associez-vous Farrah Fawcett ? L’humilité sied-elle à la gloire que vous lui prêtez ?

Je l’associe à tout ce qui est idéal. Depuis la matière jusqu’à l’impalpable. Des pieds à la tête mais en évitant quand même le côlon comme je viens de l’évoquer un peu plus haut.

10. Accepteriez vous une prochaine interview sur la magnifique fée Fawcett ?

C’est pour moi un sujet intarissable, une eau inépuisable, une inspiration continuelle, donc je serai heureux de pouvoir accoucher d’autres feux littéraires et ainsi ajouter de nouvelles lueurs au firmament de ma plume.

http://izarralune.blogspot.com/2017/12/1237-un-esprit-curieux-minterroge-sur.html

jeudi 14 septembre 2017

30 - Farrah fawcett, entre ciel et champs

Quand je vois la face galactique de Farrah FAWCETT, des nuages gris embrument mon esprit et il pleut des chants de corbeaux dans ma tête.

Des corbeaux à l’oeil pensif, au bec subtil, à la plume lumineuse...

Et à l’aile leste.

De grands oiseaux blonds qui planent au-dessus d’un olympe de verdure trempé par des averses glacées.

Le visage de cette planète étrange que fut Farrah FAWCETT me fait penser aux rivages d’une éternité rêvée mais peut-être vraie, aux sables réels des mers de l’Univers, aux horizons solaires des songes les plus lointains... Comme une porte d’entrée vers l’immense, avec un léger détour du côté de chez Marcel, le patron du bistrot du coin.

Là où la bière est bonne, bien houblonnée.

La blonde, l’enivrante, la brillante.

Cette femme aux nues oniriques se reflète au fond de mon verre qui, dit à l’envers, se confond avec le rêve. Et après quelques gorgées, balbutiant, désorienté, je ne sais plus où est le bas, où est le haut, et je vole entre deux eaux, déjà trop plein de jus de lumière pour penser droit...

Bref, une fois sorti de chez Marcel, je marche dans la rue sur deux pieds dansants et je vois de la Farrah Fawcett partout ! Et la connexion avec le firmament se refait aussitôt.

Et je bois les étoiles à l’infini, insatiable, assoiffé de leur beauté, ivre de leur éclat, heureux de leur présence, et j’entends en même temps le cri mystérieux des corbeaux dans le lointain, quelque part dans des champs pleins de brume...

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samedi 24 juin 2017

29 - Belle comme le brouillard

Ce qu'elle est, je l'ai déjà dit cent fois et cela se situe invariablement dans l’azur, au zénith et bien plus haut encore.

Mais décrire brièvement ce qu’elle n’est vraiment pas, voilà qui vous donnera une idée de ce qu’elle est réellement !

Elle est fort loin de la soupière, aux antipodes des artichauts, à l’opposé des arrosoirs. Elle n’est à l’image ni d’une marmite remplie de sauce tomate qui mijote dans la chaumière ni la figure d’un bocal de confiture aux allures de “vieille France”. Encore moins d’un pot de chambre. Elle n’est pas non plus un dimanche de sous-préfecture de la Creuse en plein été, pas plus une plage de sable de mortel ennui, et surtout pas un paysage tranquille de fleurs pleines de torpeur !

Elle est bien mieux que ces imbéciles pesanteurs qui comblent le coeur flasque des escargots indolents.

Alors revenons à ce qu’elle est manifestement.

Elle est l’illustration parfaite de ce qui échappe à l’attraction terrestre, de ce qui plane dans les sommets, de ce qui s’évapore entre Lune et aurore, de ce qui reste entre neige et rêve.

Bref, elle est tout le contraire de la pensée lourde.

Farrah Fawcett m’en met plein la vue ! Et moi, austère esthète enchaîné à l’éclat des étoiles, je gèle de ravissement face à ce cristal, à ce diamant, à cet iceberg.

Cet astre glacé qui ne chie que de la lumière me rend givré.

J’associe la beauté séraphique de Farrah Fawcett à l’idée de gouttières débordantes de flotte céleste, de toits ruisselants des pluies d’avril, de sillons trempés d’averses pré-printanières, de flaques d’eau argentées reflétant le ciel et ses nuages. Cette femme s’apparente aux tempêtes aqueuses des fins d’hiver, aux bourrasques rafraîchissantes des mois de labours, aux flots aériens qui noient la terre d’espoir pour y faire germer des betteraves.

Elle est comme un souffle de blancheur qui entretient la banquise dans son éternelle pureté : son essence c’est l’onde brute alliée au sucre raffiné, les parfums du matin mêlés de brumes, l’écume de l’océan sous le firmament.

Ange aux ailes de silex, Farrah Fawcett est un soleil nivéen, une lune congelée, un froid lumineux, une idée du Beau très au-delà des références humaines.

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lundi 19 juin 2017

28 - Une marche lumineuse

Je marchais sous un vent de feu.

Dans le ciel, de la poussière.

Dans ma tête, de l’azur. Sous ma semelle, du goudron fondu.

Mes pensées étaient fraîches et légères.

Et dans l’air chaud, je marchais, marchais... Et dans le jour embrasé, je marchais, marchais... Et sur cette route sans ombre, je marchais, marchais...

Je cheminais le front au soleil, le coeur plongé dans une onde apaisante. Ma peau était brûlante, ma gorge sèche, mes muscles fatigués. Mais mon esprit voguait ailleurs.

J’avais faim, j’avais soif, je cherchais le repos, l’ondée, et pourtant je marchais comme si je volais, de plus en plus insensible à la fournaise.

Ma chair était là mais mon âme était loin, perdue dans des sommets enneigés.

Je visais l’écume, le cristal, le bleu. Et je voyais sa face pleine de clarté.

Elle, l’étoile. Elle la femme aux yeux aériens, aux lèvres galactiques, elle la pharamineuse facette de cet Univers créé à l’image de Dieu...

Morte depuis tant d'années.

J’allongeais le pas sous un vent de feu. Arrivé devant sa tombe, épuisé, conscient de ses os, seul devant ses restes, je me désaltérai de son image.

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