lundi 30 décembre 2019

87 - Acuité esthétique

Elle devait, comme tout hôte de la Terre soumis aux impératifs biologiques, puer des pieds, j'imagine, surtout quand elle ne se les lavait pas, les jours de chaleur et de crasse.

En cela elle n'était guère différente des autres femelles bipèdes de son siècle, certes.

Ce qui radicalement la distinguait du reste des femmes, c'est qu'elle n'était pas une femme.

Mais un fromage solaire, un pissenlit stellaire, une tomate éthéréenne.

Bref, un tournesol magnétique. 

Plus rien à voir donc avec les habituelles associations d'images parfumées de rose et de lavande (ou même de soufre et de miel) et autres communes comparaisons humano-florales ou célesto-vénéneuses plus ou moins somptueuses qui de tout temps ont fait l'unanimité dans les âmes les plus lumineuse comme dans les livres aux pages éternelles.

Avec Farrah Fawcett, c'est le triomphe inattendu de la carotte et du champignon, du cornichon et de la patate, par leur systématique surenchère et mise aux sommets.

En vertu du miracle esthétique consistant, après l'éblouissement, à percevoir désormais la part de Cosmos à travers les éléments les plus "saugrenus" de la Création.

Eveillé par sa face admirable, je ne peux, sous la force-même de son éclat irradiant, que reconnaître le divin lu sur le potiron, louer le Ciel qui transparaît à travers la laitue, chanter l'infini qui se dévoile sous le petit pois.

En un mot cette femme qui était loin d'être une femme tant elle était proche des nuages m'a révélé la valeur mystérieuse et belle du caillou autant que du brin d'herbe, de la goutte de pluie comme du grain de sable, du lait caillé ainsi que des légumes.

Mais c'est aussi parce qu'il y a une hiérarchie dans la beauté que, définitivement, elle m'a dégoûté des laiderons !

VOIR LES DEUX VIDEOS :


https://youtu.be/0GV8x0XxgvA

https://youtu.be/taRU4Qg5TQ0

samedi 28 décembre 2019

86 - Mots de face

Pour ses lèvres de sable aux baisers de lumière, je ne baverai pas tel un flasque escargot mais émettrai la seule écume qui vaille.

Celle, bleue, aérienne, lyrique, de ma plume.

Dans mes rêves d'eau douce et mes nuits de feu, je n'y vois certes que du vague mais aussi du haut.

Moi l'enclume, elle la grenouille. Moi la Lune, elle la nouille. Moi la citrouille, elle l'agrume.

Dans mes flots de brumes et mes mirages nocturnes, je n'espère que le jour.

Elle l'autruche, moi l'andouille. Elle l'ampoule, moi la baudruche. Elle la cruche, moi le topinambour.

Dans mes flux verveux et mes bulles verbeuses je mêle allègrement les mots de ruses et les fausses  lettres, ou plutôt les fausses muses et les fautes de lettres rien que pour parler en toute fêtes de Farrah Fawcett !

Voyez comme je perds pieds avec ivresse et vertiges dans les flaques vertes des mots qui rient... 

Et ne riment à rien.

Se moquer des mots, c'est smoker en smoking dans le fog, c'est-à-dire partir en fumée dans le brouillard.

Bref, lire cela sans la lyre, ce serait comme délirer sans rire : un truc de dingue.

Or je vous demande de n'être ici ni sot ni sec mais de remettre cela dans l'ordre que vous voudrez et ainsi d'éprouver la flamme de la Beauté dans les immensités éclatantes de l'esprit qui vogue et navigue à vue de nues.

Pour ses sables de rêve aux caresses de nuages, je ne m'étendrai pas en mornes et perpétuelles platitudes mais bien au contraire ferai jaillir de belles gerbes d'écriture...

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/mw2NXOShZME

lundi 16 décembre 2019

85 - Vue du Nord

Elle était comme une longue coulée de miel. Avec, dans ce flot de lumière dorée, des éclats d'azur, de silex, de rêves et de gloire.

Rien de cornichonesque en elle, tout de céleste au contraire.

Non que le croquant légume de nos potagers soit chose maudite, méprisable ou simplement négligeable, mais il faut admettre que son aspect typiquement biscornu est difficilement compatible avec la face régulière, affable et même admirable de celle à qui je l'oppose : Farrah Fawcett.

Laquelle était bien plus proche de la reine des étoiles  que de l'impératrice des batraciennes et beaucoup plus semblable à la brillante Lune qu'à un nonchalant plan de tomates.

Mais ceci est surtout une affaire d'appréciation personnelle, certes.

Aussi, osé-je la comparer sans craindre de me fourvoyer dans les égarements impardonnables du mauvais goût, non pas à la princesse des planètes soit aqueuses soit sulfureuses mais plutôt aux galets de mon enfance qui depuis toute éternité roulaient sur la plage de Cayeux-sur-Mer.

Tout modestement mais en même temps tout divinement.

Et fort de cette vérité plus constante que n'importe quel mirage flatteur, je me ressasse sans me lasser le ressac des jours jamais oubliés de ma jeunesse révolue, entre les interminables, mélancoliques champs de betteraves de l'automne et, l'été venu, les mystérieux horizons maritimes des plages du Nord.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/0_u3e2bUCPk

jeudi 5 décembre 2019

84 - Le sens du ciel

Son front était un sommet noyé dans l'azur, son regard se faisait vague comme un nuage d'interrogations et ses lèvres s'ouvraient sur un flot de mystères pour se refermer sur un champ de fleurs.

Tel était le visage idyllique de cette créature quasi éthérique nommée Farrah Fawcett que je vous présente ici en des termes celesto-lyriques.

Avec ses allures cosmico-florales, elle volait dans la lumière, allant de cimes flamboyantes en hauteurs sublimes, côtoyant étoiles et papillons, glorieuse de sa seule et galactique beauté.

Et redescendait vers notre monde de temps à autre, je suppose, afin de prendre le temps de bien déféquer comme il faut.

Dans le secret pudique des non-dits. Aux antipodes de mon esthète conception.

Aux prises avec la plus pesante des réalités.

A l'abri, à l'ombre, en silence. Loin de tout, hors du visible. Surtout hors du visible...

Tout au fond de la terre.

Le choc entre la finesse du firmament et la brutalité de la merde.

Et pourtant, l'effet le plus admirable qui se produit en moi lorsque j'ose imaginer l'impensable, le prodige qui s'opère et me protège de cette triviale perception de la chose -car une vision aussi lourde serait un comble pour tout dévot de l'olympienne légèreté de l'existence-, c'est que dans la salutaire fulgurance de mon âme emportée dans quelque tourbillon divin, j'oublie royalement la matière et ignore plus encore ses gouffres !

Alors je reprends mon luth, inspiré par l'éclat du ciel, la vue dirigée vers l'essentiel et poursuis ma route idéale, riche de mes mots choisis, ivre de mets rares :

Son front était un vertige baignant dans un océan de bleu, son regard se perdait dans les airs et ses lèvres en disaient long sur tout le reste...

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/QvvJIZ9ampw

dimanche 1 décembre 2019

83 - Plume d'autruche

La Lune est une bulle, la brume c'est de la littérature et l'une et l'autre résument la face évanescente de Farrah Fawcett.

Avec ses yeux pareils à des nébuleuses..

Je mêle volontiers les airs azuréens de son visage aérien aux rêves éthéréens et ailes d'autruche du satellite jaune glissant sur le brouillard argenté.

Le globe mort et muet plein de silence dans son espace impassible est lourd comme un énorme oiseau stupide, certes. Mais il a les grâces ineffables des mystères éternels qui tournent dans le ciel et brillent dans l'infini.

L'astre éteint que fut cette Vénus était devenu pitoyable, terne, flasque et ridé : le temps fane et flétrit toutes les femmes de la Terre. Telle est la cruelle loi du Cosmos. Pourtant il restait sur ses traits avariés la marque indélébile d'une flamme unique, le reste d'une lumière inoubliable.

En pourrissant par la chair et donc en dépassant les temporelles apparences, elle renaît ainsi qu'un fantôme éclatant dans l'éternité d'un firmament idéalisé, à l'image de la blonde et spectrale vagabonde de notre zénith...

Et continue de resplendir dans la tête de tout esthète.

C'est ça la puissance et l'enchantement de ma plume qui, en toutes lettres, s'émeut du poids d'un volatile et de la destinée d'une étoile et, au lieu de partir en fumée ou en vrille et finir en queue de poisson, retombe sur ses pieds puis s'envole en beauté !

vendredi 15 novembre 2019

82 - Plongeon céleste

J'avais douze ans et peut-être déjà même un âge d'or oublié de tous, éphémère et fulgurant.

A mes yeux puérils le monde dans ses lignes magistrales se composait du Soleil, de la Lune, de l'horizon, des nuages, d'éclatantes et sombres étendues, des mystérieuses étoiles, d'océans inconnus...

Mais il y avait autre chose derrière tous ces astres, ces espaces, ces créations palpables.

Un vertige esthétique à la hauteur de ces miracles, de ces magnificences de l'Univers, une cause intime nommée "Farrah Fawcett".

La matière s'allégeait, la réalité pour moi se prolongeait à l'infini, à la verticale, et je comprenais que l'esprit soutenait le roc, que la lumière nourrissait tous les principes, profanes ou sacrés, minuscules ou grandioses.

Transfiguré par cette révélation, je volais, partant du sol jusqu'à l'invisible, voyageais d'immensités en sommets.

Et tout au bout du Cosmos, plus loin que la physique et ses lois, il y avait mon âme.

Là siégeaient la Beauté, la Poésie, l'Amour.

Et je ne voyais plus que la face de celle qui ressemblait tant à la divine présence.

VOIR LA VIDEO :


https://youtu.be/-envCBQpxb0

jeudi 14 novembre 2019

81 - L'oiseau volatil

Elle était vulgaire, elle était insipide, elle était banale, elle était également devenue vieille et elle est d'ailleurs morte.

Mais Farrah Fawcett fut aussi, par-delà ces aspects triviaux communs à tous les mortels, du moins le temps de sa jeunesse, un pot de fleurs irradiant des peaux de bananes, un tonneau de verdeur associé à une barrique de gloire, un arrosoir plein d'azur planant au-dessus d'un potager de lumineuses patates.

Autrement dit elle avait tout des célestes fantaisies et rien des terrestres prévisions météorologiques.

Elle était nivéenne, elle était citronnée, elle était unique, elle était également devenue angélique et elle est d'ailleurs invisible.

Mais elle fut aussi, par-delà ces aspects nobles peu communs aux vivants que nous sommes, après avoir brûlé sa plus éclatante chandelle, une citrouille rance, une tomate pourrie, une fraise flasque, une eau stagnante.

C'est-à-dire tout ce qui périt certes, se décompose, mais renaît plus bleu, plus vert, plus neuf que jamais, sous formes gazeuses, aériennes, éthéréenne d'un feu follet qui laisse dans les nuages un ultime reflet d'espoir et sur la terre un dernier parfum de mystère.

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https://youtu.be/STVc2aV1-qQ

mercredi 13 novembre 2019

80 - Les vagues de Vénus

J'avais des pensées pures, dures, irréelles, des rêves de roc, des ailes d'oiseau rare et mon vol ne ressemblait à aucun autre vol.

Mon coeur âpre et blanc ne battait que pour des sommets.

Je désirais des flammes et des océans, des flots glacés et des ciels embrasés, des nuages bleus et des cailloux dorés.

Je n'avais que l'âge du printemps et il me restait le siècle à découvrir. Farrah Fawcett m'apparut alors comme la Lune autour du monde.

J'étais la cathédrale, elle était le papillon. Moi la pierre, elle la lumière. Moi l'enfant, elle l'infini.

Une alchimie inédite se produisit.

Elle était devenue le bord de la mer, aussi essentielle et aussi vaste, et je nageais, heureux, dans cette immensité de clarté et d'écume, d'idéal, de sable et de mystère.

Avec un sentiment d'éternité dans mon âme vierge.

Des portes s'ouvraient en moi. Je voyais ce que nul ne voit, savais des choses que les savants ignorent, percevais des fleurs d'ailleurs, sentais d'autres parfums.

Le choc entre mon innocence et sa beauté avait provoqué en moi l'éveil cosmique.

VOIR LA VIDEO :


https://youtu.be/PkpnftwP9a4

samedi 9 novembre 2019

79 - Poireaux du ciel

J’avais du sable dans la tête, la brûlure du soleil sur la peau, plein de ferveur dans l’âme.

Et dans les mains, un kilo de poireaux.

Je songeais à la beauté florale de Farrah Fawcett, cheminant dans la rue avec mon paquet de verdure.

En réalité, c’étaient des asperges que j’aurais dû ainsi porter, mais l’épicier en rupture de stock parvint à me convaincre de les remplacer par des poireaux.

Bref, sous l’astre de la belle saison, en pensant à la face d’agrume de cette femme, mon fardeau de trivialité n’avait plus d’importance.

Et je marchais l’esprit clair, devinant que des champs de carottes pouvait briller comme des océans d’étoiles, et inversement.

Les gloires de la Création, diverses, multiples, innombrables, à portée de main, minuscules ou incommensurables, me présentaient leur vraie face, sans aucun filtre.

Je ne voyais plus rien de grotesque. Tout devenait grandiose

Mes poireaux valaient tous les diamants de l’Univers. Et l’or, aussi léger que l’air, m’entourait de toutes parts : chaque chose à mes yeux était précieuse, depuis le brin d’herbe jusqu'aux amas galactiques.

Tout se spiritualisait sous mon regard.

Mes légumes irradiaient, sublimes, pleins de splendeur, de mystère et de divinité. Leur éclat donnait encore plus de sens au Ciel.

Et je me dirigeais vers mon foyer étreignant avec fièvre ce trésor potager, le front dans les nuages, les pensées perdues dans d’indicibles sommets...

Ma gerbe de poireaux et le visage de celle qui me hantait formaient une double flamme pour une seule lumière.

mardi 29 octobre 2019

78 - Sel de terre

L'éclat de la Lune, depuis la nuit des temps, reflète la fiole de Farrah Fawcett.

L'astre poétique porte les traits de cette fleur de la Terre qui déjà n'est plus de ce monde.

L"éther de sa tête, de toute éternité, est imprimé sur la face de ce pâle fantôme sidéral aux effets enivrants. 

Jaune, pareille à une pomme de terre nouvelle, brillante comme une étoile, aussi légère qu'une pluie d'astéroïdes, cette femme de chair et d'or avait les charmes doux du beurre de baratte alliés aux attraits fulgurants des étincelles cosmiques.

Tous les mois le ciel nocturne restitue le mystère de son visage : chaque lunaison est une flamme céleste dédiée à la pure beauté de cette Eve galactique.

Cierge spatial qui glorieusement illumine le firmament et oniriquement éclaire la campagne sarthoise d'une divine lueur de perfection esthétique parfumée de crème mourant mollement sous la caresse brûlante d'une patate.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/bdw69I-cJo4

dimanche 22 septembre 2019

77 - Banane absolue

La vue d’une banane me rappelle invariablement la silhouette et le visage de Farrah Fawcett, sa personne entière ayant bien des similitudes avec le fruit pâle à pelure jaune avec lequel je la compare ici en termes suaves autant qu’oniriques.

Et non pas ironiques.

J’associe la baie blonde de forme oblongue à l’image de cette femme qui fut une longue et étincelante femelle aux éclats certainement solaires mais surtout lunaires.

Ave sa peau de pêche couleur de lait, son corps frêle et la lumière de sa face, la texane à la glorieuse beauté ressemblait mystérieusement à cette pomme innocemment phallique venue du bout du monde.

Son sourire aux effets enchanteurs avait la même saveur que ce croissant doré issu des sillons de notre Terre. Et qui, paradoxalement, semble être une véritable oeuvre de la Lune...

Ainsi, les soirs de longues rêveries méditatives il m’arrive de confondre la sélène présence luisant dans le ciel avec le comestible courbé que je tiens à la main, en mémoire de la fée effacée.

Et en levant les yeux vers l’astre phosphorescent, comme si j’étreignais un rêve mûri sur le sol sélénien, j’ai l’impression de tenir l’infini entre mes doigts.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/xbRtnrvABZ8

samedi 13 juillet 2019

76 - Eau-de-vie

Du miel mêlé de nuages, telle est l’idéale union entre les deux plus sublimes éléments de la Terre que m’évoque l’image de Farrah Fawcett.

L’alchimie poétique la plus choisie : du sucre enrobé de nues, des volutes d’onde azuré parfumées de nectar, des arabesques nivéennes abreuvées d’ambroisie, bref la réunion follement angélique de l’or et du ciel.

Ou la lumière incarnée sur un visage.

Du vomi d’abeille mélangé à l’haleine de la planète.

Du dégueulis d’insecte aspergé de brume aérienne.

L’assemblage du miel et des nuages : un ciment céleste issu des deux plus pures légèretés de ce monde.

La quintessence du Cosmos, le fleuron de la Création, le meilleur de la matière et de l’esprit. Une liqueur d’extase comparable à du jus galactique, à du lait d’étoile, à de la crème de fleur.

Un principe esthético-poétique rare mais essentiel, divin, qui fait interagir les petites et grandes causes, naturelles et spirituelles -toutes sacrées-, et fait frémir le coeur de l’Univers.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/xXpI7gpq5Rg

mardi 25 juin 2019

75 - Pot de nouilles

Pour comparer Farrah Fawcett à une fleur de notre Terre, il faut être imbécile, creux, niais, lourd et vain.

Moi, je ne veux pas seulement me montrer léger, spirituel, drôle, mais encore faire preuve de géniale fausse nullité dans la subversion esthétique en associant cette face de sirène à une soupière remplie de nouilles au beurre.

Ou à une tarte aux salsifis.

Et même, à une autruche divinement perruquée.

Cette femme aux allures d'ange incorruptible qui chiait comme n'importe quelle autre femme plus ordinaire mérite, au lieu de ces comparaisons florales éculées et insipides, de recevoir en pleine tronche les hommages ravageurs et mémorables, patatesques et indélébiles de ma folle plume abreuvée de rêves éternels et de jus de haricots.

Là, elle brille supérieurement car je lui destine des flammes issues non de ternes et tristes cierges qui s'éteignent au moindre souffle importun, mais provenant de l'inextinguible et intarissable puits de mes pensées de vérités et de mes mots d'artifice.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/rHYx-QELENQ

lundi 24 juin 2019

74 - Salade cosmique

Son front était une blanche et lisse endive du Nord, ses pommettes deux fraises pas mûres de Bretagne, ses lèvres un duo de haricots pas verts du tout, sa face potagère enfin une belle poire de mon jardin.

Farrah Fawcett arborait un visage horticole plein d’esthétique fécondité et de magnétique mystère.

Je me demande si elle ne provenait pas d’un idéal olympe végétal, c'est-à-dire si elle n’était pas issue du glorieux croisement d’un plan de tomate prometteur et de la sève allègre d’un cornichon sorti d’une terre saturée de lumière...

Toujours est-il que je me tape quasi quotidiennement de la blonde et défunte texane à diverses sauces, toutes plus légères et digestes les unes que les autres !

En réalité, je ne pense pas sérieusement que cette créature fût née dans quelque improbable hortillonnage de ce monde ou d’ailleurs mais, de manière certaine, je lui prête des vertus proches de celles qu’offrent ordinairement les asperges et les patates : elle verdit mes rêves d’esthète de sa fraîcheur naturelle et parfume mes soirées honnêtes de suaves émanations aux résonances proustiennes.

L’étrange puissance du choux-fleur générant des vapeurs de nature éthéréenne aux répercutions galactiques...

Ou le légume venu du plancher des vaches qui devient hôte de la Voie Lactée.

Sont front était un clair chicon de Picardie, ses pommettes deux framboises pâles de chez moi, ses lèvres une paire de flageolets fins.

Et sa face est devenue un astre éternel qui rayonne dans le firmament.

samedi 22 juin 2019

73 - Vertige architectural

La place était vaste, profonde, anguleuse.

Entouré de sommets, érigé d’art, parsemé d’éclats, l’espace où se croisaient les humains brillait d’une gloire architecturale sans égale.

Des hommes, des femmes, des enfants, des oiseaux peuplaient cet endroit consacré à la Civilisation.

C’était un temps de lumière, de fierté, d’honneur. Un siècle construit sur le roc, fait pour le rêve.

Dans ce monde il y avait de l’amour et des épines, de la haine et de la plume, de la douceur et de la force, de la flamme et de la férocité... Des vertiges et des idées, des mots et des larmes. Des fleurs et des ronces.

La société de cette époque moderne reflétait celles des âges immémoriaux, avec leurs piliers immuables, leurs vérités éternelles, leurs temples inchangés.

Les monuments de ce point crucial de la cité, avec leurs lignes majeures, leurs formes souveraines, la majesté de leurs faces, incarnaient l’esprit de cette ère dédiée au beau, au haut, au vrai.

Ces édifices aux ombres géantes, nés de bâtisseurs aux visées prometteuses, constituaient le pur écho de ces jours pleins de dignité.

Lorsqu’une passante au front rayonnant de beauté, Farrah Fawcett pour la désigner expressément, traversa il y a longtemps ce lieu déjà oublié, l’air de la Terre répondait tout naturellement au bleu du ciel.

A travers la folle allégresse qu'inspiraient les traits de son visage.

Et par les fastueuses légèretés des constructions de béton imprégnées d’idéal.

Triomphales.

Les créations réfléchissaient la créature.

Ou plutôt, les oeuvres qui faisaient résonner les heures de la vie acclamaient celle qui passait...

lundi 17 juin 2019

72 - L'envoyée

La dernière heure est arrivée. Je suis au seuil de l'inconnu, face à la mort.

Le spectre se lève et me fixe.

Il me désigne l'invisible. Je ne comprends pas.

Il approche, je recule. Il se dresse, je tombe.

Son bras auguste me relève.

Je suis debout et je chemine à ses côtés.

Sans chanceler.

Je marche et j'ai l'impression de voler.

Je lui demande son nom, il me répond qu'il est mon aile, mon aide, mon phare, mon ciel.

Dubitatif, je scrute son visage, sa silhouette. Il ressemble à ces choses vues et oubliées, si chères et cependant si lointaines.

Comme un paysage incrusté dans le granit de l'enfance, un souvenir que l'on sait sacré mais déjà perdu dans les brumes des jours...

Je progresse d'un pas égal avec mon guide.

Il m'emmène vers un horizon de mystères et de légèretés.

J'ignore si j'avance ou si je monte mais je vois que tout s'élargit, s'éclaircit, s'embellit.

Nous parcourons encore d'éclatants espaces et de magistrales étendues, parsemés d'indicibles étrangetés, avant d'arriver au sommet d'un lieu de blancheur.

Là, dans la lumière de cette aube sans fin, je reconnais la présence.

Elle porte les traits ineffables de Farrah Fawcett.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/5CWignnjOAI

71 - Particule essentielle

Le Soleil se lève sur les choses et les hommes.

Le monde, peu à peu, brille.

Ses beautés sont ravivées sous l'originelle lumière et sa gloire grandit d'heure en heure.

Figure de l'infini, la mer répond au bleu du ciel par l'immensité de ses flots.

La Terre abreuvée par les nues s'enivre d'azur, de vie, de verdures.

L'Univers s'harmonise dans sa divine folie.

La Création produit ses fleurs et ses douleurs, ses trivialités et ses miracles, ses lourdeurs et ses légèretés.

Notre astre rayonne, souverain.

Ailleurs, dans les profondeurs de l'éternité, des milliards de rivages font chanter leur écume et autant d'âmes nouent des liens prodigieux sous d'indicibles firmaments..

Ainsi va la marche de ce qui est.

Dieu contemple son oeuvre.

Un visage, un seul, un être à nul autre pareil, une créature, une flamme, un nuage, une Lune, une eau claire, un mystère nommé Farrah Fawcett apparaît.

Hélios se couche, c'est demain que tout commence.

samedi 15 juin 2019

70 - Du sable à l'horizon

Je marchais sur les galets de Cayeux-sur-Mer, les yeux dans les nuages, l'âme pleine de désirs mystérieux et beaux.

J'avais soif d'infini, faim de frites. Envie d'azur et de patates dorées. J'étais avide d'étoiles et de friture.

Face au large, ivre de bonheur, je me gavais de nourriture terrestre, de vent et de ciel.

Les pommes-de-terre me brûlaient les doigts et cet or alimentaire, cette huile brillante me rappelaient la chevelure de Farrah Fawcett et son sourire à l'astrale clarté.

Et là, au bord du rivage, ingérant ce succulent féculent imbibé de gras, j'éprouvais des vertiges esthétiques dignes des véritables initiés...

Clownesques aux yeux du monde, séraphiques en réalité.

Et tandis que mon esprit s'abreuvait de maritimes beautés, que mon estomac s'emplissait de nécessaires et délicieuses bagatelles, que mon coeur battait pour une cause aussi papillonesque qu'intemporelle, je devinais que les rêves d'enfant se perdaient dans le lointain.

Et peut-être, étrangement, se réalisaient plus haut dans les brumes.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/40XFKlIBLrU

vendredi 7 juin 2019

69 - Du sol au Soleil

Elle avait une tête de tournesol, un corps d’asperge, des chevilles de percheron et plein de nuages dans les yeux.

On aurait pu la comparer à une hirondelle, ce qui aurait été une excellente image, mais je crois qu’elle était plus proche du Polichinelle somptueux que de l’oiseau-flèche.

Joliment contrefaite sous le fard et l’artifice, éblouissante au naturel, Farrah Fawcett fut une étincelante casserole.

Une cloche au son de fée, une trompette au souffle d’azur, un arrosoir au bec angélique, un entonnoir au chant de rossignol.

Une sorte d’enclume américaine aux ailes de libellule.

Quelque chose de pas très français mais de hautement nébuleux.

Volant dans la Voie Lactée.

Loin de nos potagers, finalement. Aux antipodes de nos sols horticoles, à bien y réfléchir. Hors de nos terrestres plantations, paradoxalement.

Elle qui avait une tête de girasol, un corps de corrude, des chevilles d’ogresse, de l’éther dans le regard...

Et une destinée pareille aux astres ne s’éteignant jamais.

samedi 30 mars 2019

68 - Les vagues de l'esthète

Je voyais, juste sous la Lune, une présence, une forme, une clarté.

Et, au-dessus des nuages, un astre, un horizon, une voie.

Je suivais un oiseau dans la nue, percevais une flamme dans l’espace, sentais un miracle sur Terre.

Je me savais entouré d’ailes, de légèreté, d’éclat.

Avec, en toile de fond de mon être, un visage pareil à un songe.

Des traits faits d’air et de lumière. D”azur et d’éther. D’étoile et d’or.

Une face comme un océan éternel aux vagues à l’infini dont l’écume argentée vient chanter sur une plage de vie, de vent, de sable et de beautés à perte de vue...

Je voyais, juste sous la Lune, une réalité, une silhouette, une blancheur.

Et, au-dessus des nuages, une lueur, un paysage, un ciel.

Je contemplais la gloire de la Création à travers le passage, haut dans mon âme, de cette Vénus nommée Farrah Fawcett.

mercredi 6 mars 2019

67 - Farrah Fawcett, reine des endives

Cette perle d'éther lunaire était une éclatante endive des jardins cosmiques.

Farrah Fawcett remplit mon saladier quotidien de soleils huileux et de nébuleuses vinaigrées saupoudrées de flocons d’avoine et de poudre d’étoiles. 

Je m’en délecte de l’aube au crépuscule à petits coups de fourchettes et à grandes envolées résolument aériennes car là où il y a ses airs célestes il y a, chez elle, ses ailes.

Cette tête aux clartés endivières et à la chevelure reflétant le gâteau de Savoie hante mes féroces menus végétaux et mes desserts délicatement imbibés d’alcool.

Les croquantes feuilles du légume à la superficielle amertume étalées dans mon assiette sont, sous l’effet de ce papillon des hortillons qu’elle fut, de volantes vapeurs opalines sur mes papilles de valeur.

Le chicon de mes sustentations d’esthète me rappelle inexorablement, de par son aspect linéal, sa blancheur angélique, ses légèretés d’oiseau et ses finesses potagères, la face lactée de cette plante sidérale.

Je rêve de vastes champs de cultures d’endives en hiver avec, pour seule gardienne des récoltes, telle un épouvantail de lumière et de gloire astrale, la spectrale, protectrice, virginale et géante silhouette de Farrah Fawcett étendant ses bras immenses sous de majestueuses chutes de neige.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/4eeqwOSTpOU