samedi 29 décembre 2018

66 - Froideur de flamme

C'est dans le minéral, l'onde et l'air que j'extrapole, sublimise, alchimise et finalement fais idéalement s'incarner l'image de Farrah Fawcett.

Ce n'est pas dans le feu que rayonne sa blanche beauté, mais dans le froid.

La profondeur du cloître et la douceur du roc, la brûlure des giboulées et la caresse de l'orage,  la clarté lunaire et le gel des matins d'hiver, telles sont les figures anguleuses dépeignant cette créature entre mythe et dérision, gloire et vulgarité.

La pierre, le verre, le jour : je fais de cette femme, de cette Vénus océanique, de cet astre femelle une cathédrale gothique.

Elle est un cri vers l'infini, un chant adressé au Cosmos, le pur souffle de Dieu.

Elle est le vent glacial sur les plaines de l'âpre Sibérie et la brise printanière sur l'herbe des prairies.

Cet être de chair façonné avec de la lumière, devenu charogne puis poussière, réduit aujourd'hui à des os sous terre, continue de resplendir à travers sa fleur tombale, ce granit mortuaire immortalisant son nom.

jeudi 13 décembre 2018

65 - Etoile au beurre

Des étoiles, du beurre, des fleurs, un peu de caramel, tels sont les idées qui me viennent à l'esprit lorsque j'évoque l'image de Farrah Fawcett

Avec, bien entendu, des océans de Cosmos, de cosmiques azurs et de vastes étendues sidérales.

Tout cela est certes parfaitement banal.

Aussi, ajouté-je que cette femme ne se limite pas, dans l'infini de ma tête, à ces pompeuses fadaises, Dieu merci, mais se prolonge encore dans les particules étincelantes de ma cheminée sarthoise, dans les atomes éternels de l'eau des rivières aurifères, dans l'éblouissement mémorable et inextinguible de la flamme solaire estivale de l'année 1976...

Cette face de galaxie, je la trempe dans l'écume fraîche des vagues de Cayeux-sur-Mer et je baptise cette défunte texane créature "Vénus des cailloux".

Je peux toujours agrémenter ce saugrenu mais esthétique tableau "plumistique" par des détails justes et vrais quant à l'élaboration du portrait de cette belle planète blonde des cheveux et bleue des yeux qu'elle fut : le coquillage immortel de la Terre immémoriale irradiait de ses traits radieux et des flots de beauté sélectionnée jaillissait d'elle pour aller se mêler aux éléments essentiels du monde.

Ether, paille, herbe, vent, or, sel et même menthe entraient dans l'angélique composition de celle que je décris ici en termes aqueux, nivéens, astraux, atomiques mais aussi anti-floraux.

Bref, l'allégorie sera complète une fois ce texte terminé : c'est là, au bout de ces mots lisibles, que commencera le mystérieux et indicible chemin de la poésie.

jeudi 29 novembre 2018

64 - Entre Lune et nues

Je la voyais dans les nuages et il y avait des éclairs dans le ciel en neige, des flammes dans ma plume, des cailloux sur les chemins et une immense ivresse poétique sous ma semelle.

Je décollais du présent, de la terre, du grossier pour rejoindre les oiseaux majeurs qui planent au coeur de la grêle de mars.

Farrah Fawcett, c'était une écume anguleuse reçue en pleine face, une gifle de glaçons, une giboulée frigorifiante dans le cou, une bourrasque de pluie et de lumière mêlées.

A travers ses traits non andouillesques, anti-saucissonesques, contre-boudinesques, des flots d'esthétisme cosmique ont galvanisé mon âme lyrique.

Je la voyais encore dans la steppe russe, les plaines lunaires, les rêves galactiques d'amoureux endormis sous les étoiles... Elle s'éternisait de beauté ineffable dans les grains de sable immémoriaux des planètes oubliées, des légendes jamais écrites, des histoires impalpables.

Ce mystère de la Création fait pourtant de chair commune irradie, même après son anéantissement physique, un océan de bleu, de blanc, de Beau.

mercredi 14 novembre 2018

63 - Verbe de Terre

C'est bien simple, pas compliqué du tout, à travers le portrait éthérique de Farrah Fawcett, ce sont des vagues cérulescentes avec à leur sommet une écume lactescente roulant sous un jour azuréen peuplé de nuages opalescents qui m'apparaissent...

Mieux : la tronche aérienne de Farrah fawcett me fait penser à un coquillage avec des ailes.

Aux antipodes du fromage bleu qui pue et qui n'a de romantique que la référence auvergnate.

Mais l'éclat de cette femme allait bien au-delà du banal romantisme : il y avait de la poésie névrotique supérieure dans ses yeux, d'inexprimables légèretés cosmiques sur ses lèvres, des paysages profonds et paisibles sur son front de Lune.

Je parle volontiers de Farrah Fawcett en un maximum d'angles et en un minimum de courbes, dans une crème suprême de lettres droites, dures et franches. 

Son corps sans attrait, grêle, je le livre à l’ivraie des causes envolées. Voire effondrées.


D’elle, je ne garde que les traits essentiels venus du Ciel.


Farrah Fawcett effacée, ne reste que l’image du miel.

Une buée de beauté tellurique. Une gerbe de lumière aréneuse. Une onde de clarté aux grâces de rocaille.

Bref, un joli morceau de sucre.

Qui se confond avec la neige et devient marbre au soleil.

mercredi 7 novembre 2018

62 - L'heure de l'or

Elle fut un spectre féerique issu des pâleurs lunaires, une écume parfumée née des remous miasmatiques de la planète Vénus ou bien une inextinguible clarté venue du fin fond de notre bonne vieille Terre...

Elle brillait comme une poire juteuse de ses seules pommettes. Son front irradiait des flots de rêves paisibles et fous. Ses lèvres de pierre et de lumière propageaient de la flamme et de la neige.

Cette femme qui vécut dans notre système solaire, au sein de notre galaxie, sur notre sol de bipèdes assoiffés de beauté divine ne fut rien d'autre qu'une femme de ce monde. De cet Univers rempli de mystères et de surprises. Une brindille de vérité cosmique frémissant sous la brise de l'éternité.

Farrah Fawcett, l'envoyée céleste parmi les vaches que nous sommes aspirant à devenir des étoiles ?

Non, une blonde et frêle créature parmi tant de ses égales qui dansent, volent, chient, chialent et rient, vont et viennent ici-bas. Une Ève de notre globe en robe ou en bottes, rien de plus. 

Mais une fleur couronnée de la gloire des grenouilles sidérales. Je veux dire, une femelle pareille à ses semblables mais une fille différente. Une face féminine avec des chaussettes de nymphe. Un visage de fauvette avec une facette horticole. Un jardinet de navets entouré de rosiers. Un profil agricole sur une tête de majesté. 

Des petits éclats en plus qui font que l'ordinaire devient sublime aux yeux des hommes. Et tel un prodige voir ici, ailleurs, hier, aujourd'hui et encore demain le pont se changer en port, le plat se transformer en sommet, le moindre tourner au majeur. Ainsi que le ver en soie, le verre en coupe et la tomate en stigmates.

Bref, évoquer Farrah Fawcett c'est faire de l'or avec du soleil ou mieux : mettre chez soi le jour en feu, la cendre dehors et le ciel dedans, la nuit à la porte et l'azur sous le toit.

samedi 20 octobre 2018

61 - Questions essentielles

Raphaël Zacharie de IZARRA, expliquez-nous la folie littéraire que vous nourrissez à l’égard de cette femme morte depuis presque dix ans, je veux parler bien évidemment de Farrah Fawcett...

Vous parlez en terme de "folie"... Faire fleurir, chanter, réfléchir les lettres est un doux vertige, quoi qu’il en soit, pour qui a la prétention de produire de la flamme avec des mots de roc et de la lumière avec des astres éteints. Un sujet en or tel que Farrah Fawcett ne pouvait échapper à mes feux d’esthète... Je puise une intarissable inspiration en cette étoile émanant tant de beauté. A chaque siècle sa muse. Qui depuis l’éther réclame une oeuvre ! Et son génie pour l’accomplir... Moi l'immensité, moi l'océan, j’ai trouvé l’égérie de mon ciel, l'oiseau de mon envergure. Bref, on dira donc que j’incarne ce géant pour cent ans.

Raphaël Zacharie de IZARRA, quelle prétention dites-moi ! Vous prendriez-vous pour le Hugo de la cause fawcettienne ?

Et pourquoi pas ? Je ne crains nullement les jugements et sarcasmes du monde car je me sens enfant d’un pur olympe fait d’ondes vives et d’éclairs corrosifs, de jours sans fin et d’horizons solaires, me sais aigle au plumage étincelant d’encre, trempé de promesses. Je brûle, j’agis, je vole, je flamboie. Mon aile bat, elle pénètre l’azur et produit ses fruits. Je peux monter ainsi fort loin et rendre les éclats de mes sommets. Depuis les nuages je brille. Perché sur la Lune, je donne des joyaux. Encore plus haut, je répands rêves éveillés et autres impalpables vérités d’ordre supérieur.

Quelle lyrisme ! Quelle assurance également ! Vous êtes certain d’avoir la carrure d’un titan de la littérature Raphaël Zacharie de IZARRA ?

Titan peut-être pas, montagne assurément ! Attention, je n'ai pas dit volcan... Je crache surtout du bleu, pas que des ardeurs de silex. C'est dans les légèretés de l'esprit que se dévoile pleinement et s'affiche magistralement ma grandeur. Mes vues, voyez-vous, sont avant tout aériennes. Je ne suis pas fait pour l'humilité des petites choses mais pour la joie royale des vastes héritages. Et ici, je désigne le Cosmos.

Vous gonflez de gloire, rayonnez de certitudes, explosez de grandiloquence... Où s’arrêtera donc votre expansion ?

Vous pensez peut-être que je délire... Je vais déjà offrir cent textes à l’éternité, ensuite j’aviserai. Il y a de toute façon assez de place dans l’Univers pour y caser un soleil supplémentaire. En cela je porte adéquatement mon nom, "IZARRA" signifiant "étoile". Un blason sur-mesure pour un destin démesuré.

Quelle modestie, dites-moi ! Il faut reconnaître cependant que votre verbe n'a rien de vain, notamment à l'endroit de la belle défunte. Vous savez toucher les âmes "en plein coeur", si je puis dire... Et l'air de rien, vous diffusez aussi dans les têtes les fumées de votre plume lourde de sens.

Je sème en effet chez les êtres le sel et le ciel, la mer et l'écume. Des formes d'essentiel, en somme. C'est pour cette raison que je récolte l'amer et l'amène : tantôt le fiel, tantôt le miel. Pour les uns le vrai, le beau, le grand ne seront que vinaigre, pour les autres sources d'ivresse. Je ne leur sers que la crème de la vie, après ils sont libres d'en faire ou du beurre ou de la peur.

Vous effrayez souvent vos lecteurs, ce n'est pas faux, avec votre éloquence comme des coups de tonnerre... Vous réveillez les gens en plein sommeil et on vous prend parfois pour un illuminé.

La neige la plus blanche fera toujours fuir les frileux. Et la braise de l'orage inquiétera de la même façon les poltrons. Pourtant il ne s'agit là que de banals aspects du réel. Ce n'est pas l'authentique, le sain, le simple qui doit les faire trembler, vomir, hurler, mais le mensonge, le laid, l'artifice.

Tout de même... Pourquoi autant de bruit, de fleurs et de fureur pour cette blonde tige que bien des hommes de goût considèrent comme commune brindille ?

Parce que cette plante de passage sur Terre prit racine sur Vénus.

Et cela suffit à électriser votre pensée centrale, visiblement... Pour conclure, que préférez-vous chez Farrah Fawcett ?

Rien.

Alors que cherchez-vous en elle ?

Tout.

lundi 15 octobre 2018

60 - Blés de l'au-delà

Du haut du ciel, de cet autre ciel, de cet Univers sans fond, sans fin, sans ombre, je devine sa lumineuse présence.

Loin derrière ses restes, infiniment plus glorieuse que sa charogne, la face immatérielle de Farrah Fawcett rayonne dans son éternité.

Pendant que je me gave de macaronis au parmesan, sa terrestre image continue de circuler et d'illuminer les andouilles qui ne croient qu'aux apparences.

Cette facette palpable de la défunte vaut tout autant, au premier abord et dans le principe, que le prix donné à mes pâtes au fromage italien, c'est-à-dire que son éclat temporel, effacé, est le résultat d'une subtile et arbitraire alchimie.

Une recette rare et réussie comme la réunion de la céréale bouillie et du lait présuré.

Une fois digéré, déféqué, le plat part en pourriture. Et ne reste que le souvenir d'une jouissance que l'on répétera en mariant toujours les mêmes ingrédients.

Sauf que la céleste nouille, contrairement au mets d'ici-bas, une fois morte ou simplement flétrie, n'est point reproductible en notre monde.

En réalité elle est bien mieux qu'une assiette de blé cuit ruisselante de promesses gustatives : elle devient une pure sublimation esthétique de ce que notre planète a produit de meilleur.

Et en définitive, c'est banal de le dire, si l'aliment nouillesque nourrit agréablement mais temporairement les vivants, la beauté fawcettienne enivre durablement les esthètes.

samedi 13 octobre 2018

59 - Progression initiatique

La ville est à portée de mes pas et peu à peu mes repères habituels s'estompent.

J'entre dans la cité en quête d'un joyau. 

J'avance, empressé, sûr de mon but. 

Je me coltine d'abord une pompeuse avenue bordée de devantures écarlates : je passe devant toute une brochette de charcutières en blouses à carreaux, affairées à leur grotesque besogne. Elles remarquent à peine mes grands airs d'aristocrate méprisant.

Au même moment je croise une lessiveuse à taille ogresque chargée de linge. Particulièrement laide avec sa face chevaline... Une irrépressible envie me prend de saluer ce vil animal d'un crachat venimeux ! Je me retiens finalement de crainte de retarder mon vol d'albatros vers la lumière.

Juste après, je suis confronté à la personnification de l'ignominie : une poissonnière adipeuse et horriblement vulgaire harangue les passants de sa voix de hyène enragée. Ses traits de coche hystérique ne sont point ingrats mais les lignes de son corps pesant sont épaisses, grossières, monstrueuses pour tout dire. Cette bestiale apparition m'ébranle mais, hanté par mon rendez-vous céleste, je me reprends bien vite.

Plus tard sur mon chemin d'épines je me retrouve face à l'innommable : une caissière de supérette à l'heure de la pause en train de fumer sa cigarette, la mèche plébéienne, la moue crapuleuse, l'oeil lourdement fardé. Le triomphe de la classe moyenne par excellence.

J'arrive au bout de mon calvaire, la récompense m'attend.

Avec son visage galactique, sa robe de papillon, sa chair de mésange et son aura de grande ailée, Farrah Fawcett rayonne comme une statue à sang chaud  au sommet de ce monde clos peuplé de viandes froides à âmes inertes.

En accédant à la figure éclatante de la créature, je deviens plus clément à l'égard de la commune volaille laissée derrière moi, pris de pitié pour sa misère esthétique. En dépit de mes allures d'oiseau d'envergure, je condescends à ne pas outrager plus ces naufragées du sort...

Le Soleil irradie de ses rayons rédempteurs ce royaume rempli de bétail nommé Bonnétable dans la Sarthe, et me projette tout aussi instantanément sur cette planète éternelle dédiée à la beauté qu'on appelle Vénus.

mercredi 10 octobre 2018

58 - La particule du Soleil

Farrah Fawcett, cette espèce de poire appelée "gloire" par ses contemporains et que pour ma part je nomme encore ici sans scrupule "reine des cruches"...

J'ai en horreur la plupart de ses toilettes tapageuses, vulgaires, lourdes. 

Je vomis de mes plus brûlants boyaux cette chose clinquante qui fit rêver des âmes grossières éprises de kitchs éclats et de sots artifices.

Je crache ma foudre d'esthète exigeant sur cette folle poupée maquillée comme un cadavre parfumé.

Je trouve aussi détestable que la fange grimée d'or son image mercantilo-cinématographico-guignolesque, pour ne pas dire rien-du-toutesque..

Cette femme icônesque aux allures de conifère enguirlandé fut une outrance laquée, un furoncle cosmétique, un masque de fard inutile.

La potiche de strass et de paille aura généré bien des chimères, mirages et autres fumées en ce siècle de légèreté et de néant, de vaines apparences et de vraies vanités...

Et pourtant je reçois en pleine face, au-delà de toute raison et à coeur ouvert le visage supra-galactique de cette fleur de chair et d'esprit qui me divinise de son inextinguible lumière.

vendredi 5 octobre 2018

57 - Vermicelle et vinaigre universels

Les âmes puériles verraient aisément la face rayonnante de Farrah  Fawcett à travers la tête enfarinée d'un banal tournesol, signe de la faiblesse de leur vue...

Moi je vois sa lumière au fond des caves, là où des champignons sortent des ténèbres comme des astres qui se lèveraient miraculeusement sur des horizons opaques.

Je perçois son éclat irréel dans le ventre putride des tombes, là où la chair désagrégée nourrit le Cosmos.

Je reçois sa clarté pure lorsque je cherche des rats dans le gouffre d'un puits nauséeux, refuge idéal d'autres formes de vie.

Bref, c'est dans le ciel et l'acier, le Soleil et la pourriture, les fleurs et l'excrément, l'infini et les trous à vermine, le feu et le fumier, la Lune et la nue, l'air et l'or, l'eau et la lie, le laid et la lyre, le beau et le bas, c'est-à-dire tous les aspects du réel, reflet de la géniale Création divine, que m'apparaît le visage angéliquement codé de l'ailée créature. 

jeudi 4 octobre 2018

56 - Fleur de la Terre

Elle avait la tête d'un épis de maïs solitaire et supérieur né sous un océan d'azur majeur.

Je pourrais de manière inlassable associer, comparer, mesurer Farrah Fawcett à des nuages, à de la farine, à des galets, à de la confiture, à des montagnes ou à des carottes, invariablement de ma plume intarissable et à l'état pur je ferais pleuvoir de la lumière, neiger des étoiles, se matérialiser des rêves... Je récolterais encore du suc de Soleil, des éclats de joie et pour finir ferais pousser du Ciel de la Terre.

Bref, parler de cette tige de chair et de marbre, d'os et d'or, c'est chanter dans le brouillard autant que sur la Lune.

C'est également comprendre qu'avec le temps la charogne se change en fumée légère et que l'éther est la source de toute matière.

Moi, j'alimente mon âme de son image éblouissante, de ses lignes rares, de ses traits clairs...

Je me nourris de ce miracle esthétique, de cet évangile du Beau qu'elle incarna à travers le caprice insondable du Cosmos et la grâce infinie de Dieu.

mardi 2 octobre 2018

55 - Neige éternelle

L'air était léger, le ciel uniforme, l'ambiance chargée d'une vague promesse : la neige s'annonçait.

L'âme aérienne, les sentiments confus, le coeur exalté, j'attendais la chute miraculeuse, marchant droit devant moi vers nulle part.

Au fil de mes pas les flocons, d'abord clairsemés puis progressivement beaucoup plus denses, changeaient le paysage sombre en un éden de lumière.

C'est là que sa face de glace m'apparut.

Je vis le visage éclatant de Farrah Fawcett à travers les dessins hasardeux que faisaient l'écume sur la terre, les arbres, les lignes de la nature.

L'empreinte de l'ange s'incrustait dans la blancheur du monde. Ses traits n'étaient point de feu mais de roc.

Ses charmes s'apparentaient à ceux du silex, étincelants, anguleux, doux et âpres à la fois.

Et soudain, chaque grain de cristal virevoltant dans le froid refléta sa beauté nivéenne, décuplant les clartés autour de moi. 

L'explosion de blanc illuminait l'Univers entier.

Tel un jeu d'artifices naturel entre éther et sol, enchanteur et frigorifiant...

Je poursuivis mon chemin les doigts gelés, des rêves éternels dans la tête.

lundi 24 septembre 2018

54 - Facette sacrée de la Lune

Sur le sol de la Lune, seule son image vénusiaque est finalement digne de s'éterniser, figée pour toujours sans risque d'érosion.

J'envisage l'empreinte du visage de Farrah Fawcett comme un fantôme sélénien.

Je peux en effet considérer cette morte en tant qu'hôte unique, exclusive, définitive de ce monde pâle, silencieux, beau et mystérieux, en vertu du caractère ultra-magnétique de ses traits extraordinaires.

J'imagine l'astre morbide hanté par la présence spectrale, picturale, spatiale de la solaire défunte...

Ma folle rêverie prend sa source dans le réel car déjà sur Terre elle était l'éther lunaire.

Onirique de son vivant, inaccessible sur le satellite, elle demeure ainsi en orbite loin de toute basse attraction.

Ici-bas, elle fut un esprit divinement incarné, là-haut elle devient un corps purement céleste.

vendredi 21 septembre 2018

53 - Vénus de la Lune

Il y avait dans l'air le bleu des blés blonds, dans l'herbe le blanc des boules de brumes, dans ma tête la Lune comme une bulle avec sa face reconnaissable de Farrah Fawcett.

Elle ne brillait point, elle ne brûlait pas davantage, elle poétisait tout simplement.

Mais clairement, aussi irréellement et sûrement qu'une patate étincelle de saveur dés lors qu'une noix de beurre frais lui fond sur la tronche.

Dans ce visage exceptionnel je voyais des paysages effarants, des espaces sidéraux magistraux, des majuscules différentes, un infini fait de rêves et finalement une fée avec deux F cruciaux pour initiales. 

Deux F exactement comme deux ailes.

J'étais un jeune astre et je nommais cette créature sélénienne avec des mots inédits qui ne se prononcent qu'hors de notre Terre.

Elle ne brillait point, elle ne brûlait pas davantage, elle pleuvait de beauté sur mon âme de granit et de lumière.

samedi 1 septembre 2018

52 - De la bière à la lumière

Je suis devant ma bière blonde, elle est dans sa tombe.

Je porte le verre à mes lèvres, je vois ses traits dans les vagues reflets de ce que je bois.

Ma plume se mêle à l'écume et là, mes mots trempent dans cette onde féconde, l'air de rien...

Le fluide coule en moi et me monte à la tête.

Abreuvé de pisse divine, je constate que la vie est toute jaune : la Lune, le Soleil, les fleurs, mon chat, les souvenirs comme des vieilles photos, sa chevelure révolue et enfin ses os de morte.

Ma coupe peu à peu se vide, mon âme petit à petit s'allume, sa beauté éteinte progressivement m'enflamme et je laisse sortir de ma "veine à verve" des jets furieux de termes bien chauds, des flots salés de folies sémantiques !

Par cette action onirique hautement poétique j'ensemence à ma façon la Voie Lactée de la face farineuse, lumineuse et lactescente de la défunte Farrah Fawcett.

jeudi 30 août 2018

51 - L'orange

Un jour dans un panier rempli d'oranges je vis la citrouille de Farrah Fawcett.

En effet, sur l'un de ces fruits, plus éclatant, plus vif, moins ordinaire que les autres, sa face de citron m'apparut. 

L'agrume brillait tel un astre au milieu de la corbeille.

Je le cueillis.

Il glissa de ma main fébrile et maladroite, tomba puis roula dans la poussière.

Je le remis à sa place.

Mais le visage de ce soleil miniature changea : les particules de saleté ramassées au sol, collées sur sa peau, avaient formé un dessin troublant qui rehaussait l'esquisse entrevue.

Des yeux me fixaient, des lèvres s'entrouvrirent... Le message était clair.

Cédant à la tentation, je répondis à l'appel de la pulpe.

J'ouvris cette lune aromatique pour la dévorer avec recherche et exquise lenteur, convaincu par le signe miraculeux.

Malheureusement, de ce regard éphémère et de cette bouche illusoire peints par le pur hasard je ne reçus que fiel et âcreté : l'appétissant globe de chair et de sucre à la surface composée d'artifices était pourri.

J'avais avalé l'amer et la mort. 

Mais à cause de ce mirage esthétique, j'eus l'ivresse du jus de Beauté.

lundi 27 août 2018

50 - De la cave au Soleil

Elle s'accordait fort mal -et pour tout dire même pas du tout-  avec la banane de Guadeloupe, la passoire à nouilles universelle et le filtre à huile des tracteurs de nos campagnes métropolitaines.

Mais s'alliait très bien aux poétiques reflets lunaires de l'automne ou aux romantiques clartés oniriques des astres, qu'ils soient morts ou allumés.

En un mot, elle n'avait rien du fromage odorant.

Totalement incompatible avec l'image du camembert de Normandie, Farrah Fawcett vivait, au moins officiellement, aux antipodes des exquises mais franchouillardes puanteurs des plus hauts mets gastronomiques de notre civilisation éternelle.

Parfois affreusement ridicule avec ses apparats pas de chez nous, ses inesthétiques et inutiles artifices, d'autres fois angéliquement immatérielle dans ses plus purs éclats, cette astrale incarnation du Beau doit son salut cosmico-vénusiaque ou plus simplement plastico-galactique à la lumière azuréenne de sa face plus comparable aux feux éblouissants de la Voie Lactée qu'aux odeurs poisseuses du Munster en boîtes carrées de nos contrées.

Ma plume inspirée rehausse de sa densité de plomb et de son prix d'or sa renommée de paille et de strass.

Partir des trésors capiteux de nos terroirs à pâte dure ou molle s'épanouissant comme des fleurs mûres sous nos cloches pour arriver aux étoiles en y associant le nom de celle qui fut aussi loin du lait en fermentation et aussi proche du firmament, tel fut mon but dans ce présent texte aux apparences aléatoires mais néanmoins finement abouti.

vendredi 24 août 2018

49 - Perché sur un toit

A Warloy-Baillon dans mon enfance, l'été il y avait des jours sans soucis, des génisses dans les pâturages, des ivrognes dans les caniveaux, l'infini au-dessus des ardoises et quelques légendes courant dans les rues.

Ca sentait la liberté, le gazon coupé, les frites, le fumier et aussi les flots de la mer, cette mer de Cayeux qui était si loin du village... Et si proche à la fois, puisqu'elle se situait dans le département.

Je regardais l'azur, l'immense, le clair, le mystérieux azur. Calme, statique, démesuré, inaccessible et omniprésent.

Je fixais cet espace bleu depuis le sommet d'une maison sans âme, blanche, carrée, froide où par jeu, par goût de la puérile aventure je m'étais réfugié, trouvant là une hauteur inattendue au hasard de mes quêtes enfantines.

Et je sentais que pénétrait en moi, du haut de cette aire d'observation improvisée, la lumière des choses impalpables, les vérités du Cosmos dévoilant ses traits éclatants, l'évangile d'un visage enfin.

Cette face capitale était féminine, angélique, irréelle.

Perché sur ce toit anonyme, réceptif aux célestes principes en vertu de mes juvéniles années, divines grâces et neuves clartés, j'éprouvais le sentiment de l'éternité, la joie d'être dans le Beau, le miracle d'exister.

Ce Ciel, cette beauté, ce Soleil parmi les vaches, les vagues, les soûlards et les patates frites, c'était Farrah Fawcett.

jeudi 23 août 2018

48 - Un Arlequin sur les cailloux

Les rues étaient terribles. Obscures, pesantes, sinistres.

Du noir, partout. De la grisaille au lieu de l'azur.

Les maisons épaisses, profondes, inquiétantes semblaient des monstres de pierres et de tristesse répandant de l'ombre, diffusant autour d'elles un mortel désespoir, épiant les passants de leurs fenêtres malveillantes, crachant de leurs cheminées des outrages à l'adresse du Ciel.

Farrah Fawcett apparut dans le brouillard de cette cité sans nom.

Et le contraste entre la Vénus yankee et cette Babylone de déprime formait un tableau sublime et grotesque.

Farrah Fawcett devenait ridicule tout en arborant des allures glorieuses.

Et la ville rendait encore plus lourde son atmosphère.

Tout sombrait. Tout gémissait. Tout s'opacifiait.

La visiteuse ne se sentait pas à sa place dans cet univers grossier, ténébreux, "dynosaurique".

Et pourtant de cette disharmonie criante, de cette brutale contradiction émanait un charme singulier, informel, inédit.

Comme si la rocaille préhistorique s'était alliée à la rose médiévale pour offrir des vitraux cathédralesques aux temps modernes et des rêves sans fin aux siècles futurs...

Sur l'agglomération soufflait un vent froid et de ses toits s'élevait une prière inhabituelle. Au-dessus de son éternel malheur planaient des oiseaux étranges.

Les nues se chargeaient, l'horizon se bouchait, le soir s'installait.

Face à ce Polichinelle de lumière, nul ne s'attendait plus à voir le jour se lever.

On parla longtemps de l'intruse.

mardi 21 août 2018

47 - De l'intestin à la destinée

Avec sa tête de Lune et son corps de salamandre, Farrah Fawcett était une rocaille de grand prix, un silex éclatant, une effigie de taille à facettes uniques.

Cette statue née sur le sol vénusien chiait néanmoins sur notre bon vieux plancher des vaches.

C'est bien le reproche essentiel que je lui fais.

Cette créature issue du Ciel était cependant des nôtres. Ni déesse ni fée, il faut rester réaliste, cette transcendantale image se comportait en commune humaine.

Selon les normes ordinaires de l'honnête esthète, l'excrément est définitivement incompatible avec l'or des faces supérieures.

Mais lorsqu'il sait dépasser ces cadres strictement académiques, il se résigne au mystère, à l'inexplicable, à la grâce pure.

Alors la merde n'est plus un problème.

Elle s'intègre joyeusement, magistralement au tout cosmique.

Plus rien ne s'explique, tout est accepté comme un miracle divin.

Tout n'étant après tout, objectivement et subjectivement, qu'affaire d'angle de vue. 

Derrière son sourire on peut choisir de voir soit la fleur vive, soit le ricanement du crâne sous la stèle.

Moi, sous l'ordure intestinale je perçois la lumière de l'intelligence suprême conceptrice des plus ingénieuses et poétiques solutions à nos embarras gastriques.

De même, sous la peau de cette poupée lunaire, je reçois toute la clarté de l'Univers.

mardi 7 août 2018

46 - Le beau souffle

Il y avait le vent, l’onde, l’azur.

Eole avait le visage des grands événements avec ses regard rayonnants, l’eau répétait la lumière plus pâle et plus fraîche, tandis que le ciel prenait des airs d’éternité.

Tout était clair. Les vagues pleuraient comme des mouettes et roulaient de rire. J’entendais les paroles sourdes des galets, reconnaissais des fronts dans les formes, associais des faces aux images, voyais une femme partout.

Le Soleil inondait les êtres de son universelle vérité.

J’étais un enfant, j’étais là, j’avais des sentiments de roc, des vertiges de géant, des ivresses d’oiseau.

Et mes pas sans mesure m’emmenaient au-delà du jour, et je voyageais dans le monde des dieux, et je côtoyais des âmes d’envergure qui de leur doigt glorieux me désignaient le bien, le beau, le vrai.

Farrah Fawcett était le cygne de leur volonté, l’ailée, la blanche, la pure envoyée sur Terre pour répandre l’angélique évangile du bien, du beau, du vrai.

J’ai perçu leur message, je témoigne aujourd’hui que la Création mérite vos prières, vos souffrances, vos joies et votre amour de vermine, votre flamme d’incarnés, vos espérances de mortels, votre rédemption de pécheurs.

Il y avait le vent, l’onde, l’azur.

C’était le Cosmos.

Et il y avait son oeil.

C’est à dire son centre, sa fleur, son parfum.

C’était Farrah Fawcett.

mardi 31 juillet 2018

45 - Eau claire

Pour celle qui tomba d'une galaxie, épousa la cause des astres, s'éteignit dans l'ombre et la ruine à l'égale de toute fleur, de toute étoile, de tout être, ma plume plane en hauts lieux.

Et à travers mes flots verveux je déverse dans l'espace lyrique des idées d'immensité, des sentiments d'océan, des éclairs de blancheur.

Par-delà ses os ensevelis, son image révolue, ses traits anéantis, je respire la lumière de la beauté. Je la vois dans les dunes de Fort-Mahon, dans la poussière de la Lune, à l'horizon de chaque hémisphère, au bord de l'eau à demi-mots, dans le vent en plein souffle, au coeur des nuages au niveau de la ville de Sens...

Elle brille dans la pluie, demeure dans mes souvenirs, s'éternise dans l'infini.

Farrah Fawcett fut une Vénus spéciale, une muse sidérale, une fée sidérante, une fête de chair et de Ciel.

Et moi, je continue de chérir son visage et de m'alimenter de ses effets.

Et je chemine dans les clartés sans nom, sans mesure qui s'ouvrent devant moi, étonné et plein d'allégresse, en tenant l'Univers par la main.

jeudi 26 juillet 2018

44 - Assiette de Farrah Fawcett

Elle était blonde comme un soleil de blé mais moi je la voyais bleue tel un cristal, aussi blanche que la Lune, verte à l'image des haricots de mon jardin.

Farrah Fawcett avec sa chevelure de fée, sa face géométrique, son sourire astral était tout un théâtre, toute une esthétique, toute une flamme vue depuis mon potager.

Avec sens des contrastes, voire ironie, j'associe son front pur aux visages écarlates de mes tomates mûrissantes, ses lèvres claires à ma fraîche salade, se sjoues creuses aux patates joufflues issues de mes sillons fertiles.

L'artichaut aux couches multiples, le pâle navet auréolé de son rouge éclat, la carotte longiligne au teint vif incarnent  les naturels artifices que je retrouve, sur un plan plus aérien mais tout aussi horticole, chez cette fleur sans égale que fut cette femme aux traits irréels, aux ailes oniriques, aux airs d'ange.

C'est pourquoi je pense invariablement à ce papillon cosmique à chaque fois que je déguste une ratatouille de mon jardinet aux parfums légers de légumes mêlés de rêves.

mercredi 11 juillet 2018

43 - Salade de Farrah Fawcett

Avec sa ligne d’asperge, sa tête d’ananas, ses appas de poisson plat, Farrah Fawcett rayonnait comme une salade d’artifices dans une assiette niçoise.

Bref, ce charmant haricot à la chevelure dorée au beurre de Normandie ouvre encore, deux lustres après sa mort, les appétits les plus spirituels.

Parée de sa seule nature, la svelte créature brillait d’un éclat unique.

Elle était vive et éblouissante comme une tomate écarlate qui palpite de bonheur sur un plat de patates douces.

Un papillon potager qui excite furieusement mes papilles poétiques.

Je déguste avec ivresse ce mets aérien composé de verdeur acidulée, de lueurs lunaires, de nuages lactescents et de miels vénusiens.

Farrah Fawcett fut une jardinière magique, une fleur éphémère mais mémorable issue des sillons miraculeux du Cosmos générant de la Beauté à grands flots universellement galactiques,  généralement horticoles, particulièrement légumiers.

Des fruits de la Terre mêlés de jus d’étoiles, telle était l’essence profonde de Farrah Fawcett.

mardi 10 juillet 2018

42 - Face à l'astre

Il y avait le ciel bleu de juillet, les vagues noires de la mer du Nord, les ailes blondes de la créature...

Et moi, les pieds dans l’écume, l’âme pleine de lumière, initié par le sable, l’océan, l’azur, j’ouvrais la porte du Réel.

Je voyais plus loin que la matière, plus haut que le visible, plus vrai que je jour.

Farrah Fawcett entrait dans les flots, l’horizon s’éclaircissait, l’éternité me faisait signe, l’infini était à portée de vue.

Dieu parlait, les coquillages écoutaient.

Vénus rayonnait, je souriais.

Le rivage chantait, les dunes dormaient, les galets rêvaient.

Et les mouettes planaient dans l'immensité.

Je nageais dans l'eau glacée, fixant l'espace devant moi. 

J'avais conscience de ma juvénilité, de ma vulnérabilité, de mes bras comme des brindilles.

L'onde berçait mon corps, le sel me piquait les yeux, j'avançais dans ce Cosmos liquide, m'éloignant progressivement de la plage...

Dans le lointain, là-bas vers le Soleil, son visage dominait l'Univers.

samedi 7 juillet 2018

41 - Farrah en barquette

Je pourrais assez prosaïquement associer à l’image de la blonde texane Farrah Fawcett une bonne grosse barquette de frites jaunes.

Certes, cela relèverait de ma part d’une bonne dose de grasse vulgarité à l’égard de celle qui fut précisément l’antithèse de la patate en friture suintant l’adipeuse lourdeur.

Mais, le monde étant ce qu’il est, l’homme d’esprit appréciant les contrastes entre le Soleil et les marécages, c’est avec un plaisir esthétique authentique que j’assimile ici la trogne de la fée yankee à la pomme de terre tranchée transpirant la joyeuse huile et la gastronomique lumière.

Cela dit, cette femme que je viens de vous servir en accompagnement de vos festins cosmiques est également un prétexte pour magistralement vous éblouir de  l’éclat de ma plume et des hauteurs lyriques de mon âme éprise de femelles osseuses à têtes modiglianesques.

Toutefois je ne vais pas rester sur ce tableau classique et figé pour vous laisser une empreinte durable et brillante de cette face galactique...

Non, je vais plutôt faire preuve d’audace et vous transmettre ce dernier mot inattendu, inadéquat peut-être (quoique...) mais claquant et mémorable : purée.

jeudi 5 juillet 2018

40 - Farrah Fawcett de la tête aux pieds

Elle avait la couleur de la jaune banane, le mystère de l’énigmatique Lune, la gloire de l’éternel Soleil.

Farrah Fawcett fut un fruit frais effarant.

Avec sa tête d’ananas épanoui et son corps de flacon à liqueur, elle prenait des airs de sirop si sérieux que son jus devenait jaillissante lumière.

Elle tenait sa féminine autorité précisément de ce pouvoir de générer de la splendeur avec sa citrouille toute dorée.

Sur son front épique, en parfait esthète ne vénérant que le beau dictatorial, le papillonesque impérial, j’ai posé une couronne galactique imprégnée de ferments lactiques. Avec ce symbole de la Voie Lactée ainsi ajouté à son crâne à la chevelure de comète, elle brillait comme une flamme électrique.

La fine fleur ne sortait de terre que les jours de ciel, n’apparaissant qu’avec des étincelles.

Elle avait cinq orteils au bout de chacune des deux extrémités basses de sa carcasse, ce qui lui faisait par conséquent dix arpions en tout et pour tout. 

vendredi 29 juin 2018

39 - L'infini à ma porte

Pour cette écume de chair et d’étoile mêlées, je ressens des flammes oniriques et des flots lunaires, des flux astraux et même parfois des feux gastriques car, virtuellement, je vomis d’ivresse esthétique le contenu de mes viscères lorsque je songe au faciès de Farrah Fawcett.

Féérique, elle le fut.

Avant de vieillir, ternir, flétrir, périr.

Mais l’héritage laissé par cette beauté sans péché - éphémère, inoubliable - est incommensurable car gravé à jamais dans mon âme d’esthète obsessionnel comme une épitaphe névrotique sur une tombe fabuleuse.

Morte, elle chie de la pure lumière dans l’espace intersidéral et abreuve nos télescopes de merveilles infinies. Et cela, en vertu de ce qu’elle fut de son vivant : l’incarnation exacte de l’inattendu, au-delà de toute référence académique.

Parce que ses traits n’entraient dans aucun cadre aux angles droits, cette femme s’est universellement intégrée dans les gènes de toutes les arabesques de la Création.

D'un bout à l'autre du Cosmos.

Depuis les tempêtes sulfureuses de la planète Vénus en passant par les plus lointaines galaxies peuplées de mondes étranges et brillants jusqu’aux rivages froids, monotones et familiers de la plage de Cayeux-sur-Mer.

mardi 26 juin 2018

38 - Effets d'une fée

Elle dédupontise aujourd’hui encore les gros lourdauds, avive les vins de la vie quotidienne, affine les pains des jours sombres, rend l’air soit solaire soit floral...

Hanté par cette morte qui patauge avec légèreté dans ma tête, je marche dans la boue en croyant planer dans l’azur.

Et mes nues sont nivéennes, mes vues aériennes, mes nuits ailées.

Farrah Fawcett avait une mâchoire pour séduire les crânes pleurnichards au fond de leur tombe, des yeux pour bleuir le ciel de la planète Mars, des lèvres pour faire fleurir des points d’interrogation dans le Cosmos.

Ses pommettes étaient des tomates farcies d’irrationnel. Ses sourires des papillons sculptés dans la chair. Son front de femelle née de l’éther, un horizon de brumes fécondes mêlées d’herbes folles.

Son image figée sur Terre est un autel éternel dédié à la plus squelettique des roses de l’Univers. Son visage envolé, un oiseau porteur de nouvelles sidérales. Cette défunte a laissé ici-bas sa durable empreinte : un paysage de pure beauté, de lignes absolues, de traits parfaits.

La peau d’une déesse sur un marbre à sang chaud.

http://izarralune.blogspot.com/2018/06/1267-effets-dune-fee.html

samedi 23 juin 2018

37 - Oiseau d'éther

A ces dindes lourdes au vol ras et au lustre épais que l’on croise ordinairement entre rues et caisses de supermarchés de nos provinces, ma préférence va vers la légèreté et la finesse céleste de Farrah Fawcett.

Cette sublime bécasse américaine aux traits surnaturels et aux ailes de fauvette excite mon écriture et fait monter sa sève que je déverse en des jets vifs et palpitants. Ma verve se durcit quand je songe à cette femelle d’os et de lumière. Et mon verbe se liquéfie lorsque je chante sa sidérale beauté.

Pour cet astral volatile j’ai des mots aussi aériens que telluriques.

Inspiré par l’éclat carnassier de sa face de silex et l’or onirique de sa carcasse angélique, ma plume plane entre ses flancs d’éther.

Ma lyre grinçante se rossignolise en croisant l'oeil de cette fine fée.

Mes pensées s’enclumisent à l’évocation de cette plumesque écume.

Et mes voyages vers les sous-préfectures deviennent des épopées intergalactiques dés qu’elle m’apparaît avec ses grands airs d’azur...

Farrah Fawcett était un nuage avec un visage. Une image avec un plumage.

Une Vénus venue de la Terre qui berçait le Cosmos et faisait rêver les étoiles.

dimanche 10 juin 2018

36 - Flamme de lyre

De sa tête de femme à face de muse cascadait une écume de rêves étincelants, comme une bière des dieux descendue des nues.

Farrah Fawcett ressemblait décidément, en son temps de gloire, à une statue de mythe et de lumière, à une légende de sable et de soleil, à une étoile de notre Terre...

De près, ses doigts osseux étaient ceux d'une sorcière, ses yeux ceux d'une créature batracienne, son corps plat celui d'une anonyme image.

Mais vue depuis l'oeil de l'esthète, l'ensemble valait l'or du ciel, c'est-à-dire l'azur de l'homme.

Cet animal d'éther sorti du siècle comme d'un chapeau, c'était la Lune en somme : une énigme qui hante les nuits, obsède les esprits, vogue dans les songes.

Femelle incarnée dans un visage de déesse ? Divinité entrée dans une peau humaine ? Astre irradiant ses rayons d'éternité à travers une carcasse de mortelle ?

Oiseau éphémère, fleur immatérielle, carnassière ailée, nymphe de chair et  d'artifices ou bien fille d'Hélios, cette Séléné squelettique plane dans le firmament de mes plus vaporeuses conceptions poétiques.

Une sorte de phosphore tout autour de ma plume.

http://izarralune.blogspot.com/2018/06/1263.html