samedi 22 juin 2019

73 - Vertige architectural

La place était vaste, profonde, anguleuse.

Entouré de sommets, érigé d’art, parsemé d’éclats, l’espace où se croisaient les humains brillait d’une gloire architecturale sans égale.

Des hommes, des femmes, des enfants, des oiseaux peuplaient cet endroit consacré à la Civilisation.

C’était un temps de lumière, de fierté, d’honneur. Un siècle construit sur le roc, fait pour le rêve.

Dans ce monde il y avait de l’amour et des épines, de la haine et de la plume, de la douceur et de la force, de la flamme et de la férocité... Des vertiges et des idées, des mots et des larmes. Des fleurs et des ronces.

La société de cette époque moderne reflétait celles des âges immémoriaux, avec leurs piliers immuables, leurs vérités éternelles, leurs temples inchangés.

Les monuments de ce point crucial de la cité, avec leurs lignes majeures, leurs formes souveraines, la majesté de leurs faces, incarnaient l’esprit de cette ère dédiée au beau, au haut, au vrai.

Ces édifices aux ombres géantes, nés de bâtisseurs aux visées prometteuses, constituaient le pur écho de ces jours pleins de dignité.

Lorsqu’une passante au front rayonnant de beauté, Farrah Fawcett pour la désigner expressément, traversa il y a longtemps ce lieu déjà oublié, l’air de la Terre répondait tout naturellement au bleu du ciel.

A travers la folle allégresse qu'inspiraient les traits de son visage.

Et par les fastueuses légèretés des constructions de béton imprégnées d’idéal.

Triomphales.

Les créations réfléchissaient la créature.

Ou plutôt, les oeuvres qui faisaient résonner les heures de la vie acclamaient celle qui passait...

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