mardi 4 février 2014

7 - Douze questions sur Farrah Fawcett

Je réponds avec modestie et sincérité aux questions d’une journaliste intriguée par mes obsessions fawcettiennes...

1 - Raphaël Zacharie de Izarra, la Poésie est présente partout dans votre vie et création littéraire. Comment intégrez-vous la beauté de Farrah Fawcett dans ce contexte ?

La beauté lorsqu’elle atteint un certain degré d’élévation devient pur azur, un principe strictement aérien. La hauteur esthétique, c’est aussi la cime poétique voyez-vous. Le vertige de l’harmonie extrême rejoint les sommets de l’ivresse olympienne. C’est aussi simple et vrai que cela. La beauté inégalée de Farrah Fawcett a par conséquent la première place dans le vaste mais hyper sélectif panthéon izarrien.

2 - Vous parlez dans vos textes de la "beauté chaste" de Farrah Fawcett. D’où vous vient cette idée de chasteté associée au visage de celle qui fut surtout considérée comme un sexe-symbole hollywoodien ?

Mon regard n’est ici évidemment pas celui d’un profane. C’est le point de vue élitiste et la sensibilité aiguë d’un grand initié. Pour moi Farrah Fawcett n’a jamais été un sexe-symbole. Plutôt une dinde hollywoodienne farcie de stéréotypes. Mais sous ses artifices criards de boulevardière emperruquée à la mode yankee, c’est la Eve cosmique qui parut. A partir de là, il n’est plus question de parler de sexe mais de sublime, de féminilité désincarnée. Ou de haute désincarnation sexuelle, de pulvérisation féminine, d’atomisation séraphique de la chair mortelle.

3 - Certaines voix vous accusent d'avoir utilisé l'image d'une "Barbie hollywoodienne" médiocre et artificielle pour en meubler stérilement le net. Ces mêmes voix vous soupçonnent également d’entretenir des feux malsains à son égard depuis qu’elle est décédée. Que pouvez vous leur répondre ? Seriez-vous superficiel dans vos choix esthétiques ou éprouveriez-vous une fascination morbide à l’endroit de sa défunte personne ?

On pourrait en effet interpréter mon comportement obsessionnel comme une sorte de fascination morbide -somme toute assez banale- pour la beauté terrestre devenue pourriture. Mais en fait c’est beaucoup plus complexe que cela. La mort pour les esprits supérieurs de mon espèce c’est aussi la “mise en lumière” de la vie terrestre, si je puis dire. Si fascination il y a, et il y a fascination je ne peux le nier, ce n’est pas surtout dans le sens de la fleur qui devient fumier -la mort physique donc- mais dans le sens du fumier producteur de “vapeurs spirituelles”. Après la destruction physique du corps, place à l’éther ! Les gaz de la mort, c’est aussi l’image de l’esprit s’échappant du tombeau. La beauté fawcettienne, devenue ossements, n’a plus lieu d’être. Ne reste que l’essentiel, impalpable. La beauté sans plus de support visible. Vous savez c’est comme un château de sable après le déluge : les grains sont éparpillés, il ne demeure que le souvenir du fragile édifice englouti par l’océan, une fumée mnésique qui concrètement ne représente même plus une ombre et qui pourtant constitue le socle de la pensée future de l’enfant portant encore dans son coeur cette si éphémère conception idéalisée... Je ne cesse de répéter ce que disait avant moi Saint-Exupéry : “l’essentiel est invisible pour les yeux”. J’en reviens toujours là.

4 - De quelle manière associez-vous Farrah Fawcett à la lumière ? Quel a été le mécanisme subtil qui vous a poussé à cette adoration ?

Il serait certes facile d’évoquer l’éclat de sa toilette sophistiquée. Cependant le rehaussement de sa beauté naturelle par le fard superficiel va dans le même sens ascendant : tout chez elle participe au triomphe du beau. Après tout que ce soit par voie ordinaire ou sacrée, l’important n’est-il pas que les regards s’élèvent ? Sous la flamboyante chevelure d’or et de lumière, la cervelle fut moins brillante toutefois. Ce qui prouve que le salut, du moins chez la femelle créature, passe prioritairement par la beauté, non par la pénétration intellectuelle et qu’en cela la beauté est une cause supérieure.

5 - On sait que cette fascination pour Farrah Fawcett remonte à votre enfance. Pouvez-vous dévoiler, pour vos lecteurs, d’autres sources d’éblouissement ayant pris racine dans le paradis de l'enfance ?

Je n'en vois pas d'autres. Ou alors je les ai oubliées.

6 - Vous avez  donc été fasciné par la beauté de Farrah Fawcett dans votre enfance, mais vous n’avez commencé a en parler qu’après sa mort. Pourquoi cette obsession esthétique ne s'est-elle pas déclarée plus tôt que ça, lorsqu'elle était encore vivante ?

La mort justifie bien des attitudes étranges, paradoxales ou baroques savez-vous...

7 - Comment cet obsédant amour de la Beauté a-t-il marqué votre création littéraire ?

Aussi simplement - et impénétrablement - que l'authentique esthète est toujours inspiré par ce qui le touche au plus profond de lui.

8 - Que répondez-vous à ceux qui ne voient en Farrah Fawcett que le rouage central d’un système mercantile bien huilé -cynique et manipulateur- tournant à plein régime, l’image d’une divinité de pacotille propulsée au firmament des séries B par une vulgaire publicité pour de la pâte dentifrice, le symbole même d’une beauté frelatée conçue pour une implacable exploitation commerciale ?

Je leur réponds que la beauté est irréductible et que le reste n'est que pollution, perversions ou trivialités. Certes la beauté de Farrah Fawcett a été exploitée jusqu'au dernier dollar mais peu importe. Est-ce que le soleil se soucie que des financiers fixent aussi arbitrairement que follement le prix de ses rayons ? Il brille, c'est tout.

9 - Vous n'avez encore écrit aucun texte onirique sur Farrah Fawcett, n’avez-vous jamais songé a cette possibilité ?

La beauté de Farrah Fawcett est en soi un voyage intérieur.

10 - En parlant d’onirisme, n’avez-vous jamais rêvé de Farrah Fawcett ?

Si j'en ai rêvé je n'en ai pas le moindre souvenir.  Cela dit, le fait serait parfaitement anecdotique. Votre question est d'une totale insignifiance, permettez-moi de vous le signifier et même de douter de votre talent de journaliste... Ou alors c'est parce que vous êtes une femme que vous me posez une question aussi inepte.

11 - Maître, on sait que la cinématographie hollywoodienne vous insupporte particulièrement. Avez-vous vu une oeuvre issue de la filmographie de cette actrice ? Si oui, laquelle ?

Oui, j'ai d'ailleurs oublié le titre de l'unique film hollywoodien dans lequel j'ai pu voir jouer ce mince volatile. C'était une production  filmique insipide. La comédienne fut médiocre dans ce rôle tardif et sa beauté déjà déclinante.

12 - Seriez-vous d'accord, Raphaël Zacharie de Izarra, pour que l’on continue cette interview avec une autre série de questions sur Farrah Fawcett et votre activité littéraire, un autre jour ?

Avec grand plaisir, à condition que vos prochaines questions soient plus intelligentes que vous. Quand on n'a pas hérité de la beauté fawcetienne madame, on se rattrape sur l'esprit.

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